« C'est un élément archéologique unique dans toute la wilaya de Tipaza, précise l'archéologue Bensalah Abdelkader ; j'en ai vu un seul identique à Berzéguane dans la wilaya de Tébessa. » Une équipe mixte d'archéologues de Tipaza et d'Alger a été dépêchée sur les hauteurs du chef-lieu de la wilaya de Tipaza, exactement sur le site où doit être érigé le futur pôle universitaire. Trois jours après leur arrivée, les archéologues ont mis au jour une ferme qui était enfouie sous la terre, dans laquelle se trouvaient des éléments archéologiques, qui justifiaient l'existence d'une huilerie antique datant entre le 1er et le IVe siècles après J. C. Un broyeur d'olives, des éléments de seuil de la porte, le contrepoids, mais une partie du bassin de décantation pour la purification de l'huile a été malheureusement détruite en 2007 par l'engin qui était en opération sur le tracé du projet de la voie express reliant Alger à Cherchell. C'est le secteur de l'hydraulique qui avait entrepris les travaux de pose de la canalisation relative au dédoublement du réseau de l'AEP, reliant Sidi Amar à Tipaza, nous confirme un technicien. Le secteur de l'hydraulique, quant à lui, dément cette information de destruction. Le hasard a voulu que ces objets archéologiques aient été découverts sur le site où devait être érigé l'institut national de l'archéologie. L'étude de l'ensemble des tessons de céramiques ramassés sur le site déterminera la date exacte de ces vestiges archéologiques. Par conséquent, tout dépendra des résultats des sondages qui seront effectués sur différents niveaux, car la réalisation du centre universitaire sur ce site précis est tributaire des conclusions des sondages et de l'importance des vestiges mis au jour. Il n'en demeure pas moins que depuis la fin de l'année 2004, la wilaya de Tipaza s'était montrée soucieuse envers la préservation des patrimoines appartenant aux civilisations passées. Elle avait même engagé des travaux en collaboration avec le secteur de la culture pour réhabiliter et sauver le site de Tipaza, classé patrimoine culturel mondial par l'Unesco. Ainsi, à la suite de cette dernière découverte, les autorités de la wilaya ont promis de prendre des mesures pour préserver les sites archéologiques sans pour autant se désister sur la réalisation du centre universitaire. « Il existe plusieurs techniques de préservation des éléments archéologiques », nous indique un archéologue d'Alger, rencontré sur le site de l'huilerie antique. L'équipe d'archéologues sera renforcée par d'autres effectifs qui vont arriver de Blida et aussi d'Alger, afin d'accélérer les fouilles et les recherches sur ce site.