Comme chaque année durant la période estivale, la litanie des cas d'intoxication, des infractions à la qualité, etc. dont sont victimes les consommateurs, font les échos de la presse. Le triste souvenir des 39 personnes décédées du botulisme dans les années 1990 semble avoir été effacé des mémoires chez certains commerçants qui persistent dans la logique du gain facile à tout prix, et tant pis pour les clients et les consommateurs. L'économie de marché tant vanté n'a pas produit cette autorégulation dans la sphère du commerce et l'Etat se doit encore et toujours d'agir pour sanctionner et réprimer des pratiques commerciales désolantes et éhontées car touchant à la sécurité alimentaire. Malheureusement, les moyens existant à Oran sont dérisoires eu égard à la tâche à accomplir. En effet, en matière de contrôle de la qualité, il n'existe que 10 brigades, soit 20 inspecteurs pour 60 000 commerçants détenteurs de registres du commerce, c'est-à-dire sans compter ceux exerçant illégalement et qui sont toujours plus nombreux. Dans le cadre de leur programme d'action de la saison estivale, les brigades de la qualité ont établi, durant une seule journée dans les commerces et autres restaurants et fast-foods de la corniche oranaise, près d'une trentaine de PV et ont procédé à la saisie de plus de 60 kg de denrées alimentaires impropres à la consommation et à la fermeture de 15 commerces, essentiellement des restaurants et crémeries. Mais des consignes et des orientations de fermeté ont été données par la wilaya pour que ces fermetures prononcées le soit pour toute la durée de la saison estivale, ce qui, pour les contrevenants à la réglementation de la qualité, est une sanction sans pareille. L'essentiel de leurs chiffres d'affaires est effectué durant la saison estivale. Pour les brigades de la qualité qui souvent doivent se faire accompagner des forces de sécurité pour assurer leur protection face aux réactions agressives et violentes de certains commerçants, il faut, en effet, des mesures radicales pour assainir la situation. Il ne faut pas oublier qu'annuellement, l'Algérie enregistre près de 5 000 cas d'intoxication alimentaire avec un coût financier énorme. Il serait aussi, peut-être, temps que les organisations professionnelles et les associations qui ont pignon sur rue, et qui bénéficient de fonds, se mettent vraiment à agir et à travailler sur le terrain pour assainir ce secteur. F. BOUMEDIENE