Le procès-fleuve des attentats du 11 mars 2004 à Madrid s'est achevé, lundi, avec les ultimes protestations d'innocence des 28 accusés. Le président du tribunal, Javier Gomez Bermudes, a mis fin dans la soirée au procès de la plus meurtrière attaque terroriste jamais commise en Espagne, pays pourtant durement frappé depuis 39 ans par les attentats de l'organisation indépendantiste basque ETA, tenue pour responsable de la mort de 819 personnes. “Le jugement est mis en délibéré”, a déclaré le président du tribunal, sans fixer de date. Ce verdict devrait être rendu en octobre, selon des sources judiciaires. La 57e et dernière journée d'audience de ce procès, entamé le 15 février, a été consacrée aux plaidoiries de deux des six accusés vedettes, Rabei Ousmane Sayed Ahmed, alias “Mohammed l'Egyptien”, l'un des “cerveaux” présumés des attentats, et du Marocain Jamal Zougam, l'un des poseurs de bombe présumés. Leurs défenseurs ont réclamé leur acquittement en dénonçant la faiblesse des charges matérielles retenues par le parquet. Le tribunal a accordé ensuite un ultime temps de parole aux accusés. La plupart, en majorité des petits délinquants marocains installés en Espagne, et convertis au “djihad”, selon l'accusation, l'ont longuement utilisé pour protester à tour de rôle de leur innocence et condamner les attentats, comme ils l'avaient fait dès les premiers jours du procès. Djazia Safta/Agences