Le chef de l'Etat ne manquera pas de souligner que “l'Algérie ne se développera, à la mesure et dans le sens que nous voulons, que par les Algériens eux-mêmes”. La fête du 5 Juillet est d'abord la victoire de la Révolution de novembre au cours de laquelle un million et demi de martyrs sont tombés au champ d'honneur pour le recouvrement de l'indépendance de l'Algérie. C'est aussi la fin d'une colonisation qui a réduit les Algériens à des citoyens de seconde zone, et également la fin du cauchemar d'oppression et de répression qui étaient les instruments de la domination. Ce 5 juillet 1962, toute l'Algérie était sortie, dans les villes comme dans les campagnes, danser et chanter la liberté et l'indépendance retrouvées. Et espérer une vie sans souffrances. Depuis, 45 années sont passées, six Présidents se sont succédé, une légion de ministres et d'experts se sont relayés pour concocter des plans de développement et des programmes de sortie de crise qui, au terme de leur application, n'ont pas donné les résultats escomptés. Ces échecs répétés n'ont pas suscité la prise de conscience et la révision des choix ou poussé aux réajustements nécessaires. Ces derniers n'ont donc pas été opérés à temps, à telle enseigne que les revenus pétroliers, au milieu de la décennie 1980/90, ne pouvaient payer que le service de la dette ; ce qui évidemment a planté le décor de la contestation. Un secteur public moribond, des investisseurs privés marginalisés et accablés par des politiques bureaucratiques, lorsqu'elles ne leur sont pas carrément hostiles, ont encore accentué la régression de l'économie. Il faut ajouter à ce sombre tableau l'appauvrissement de la société d'une manière générale et des ménages en particulier. Alors que l'Algérie allait déjà mal, voilà que surgissent au grand jour l'islamisme politique et ses bras armés qui, par un terrorisme innommable, vont faire plus de cent mille victimes, dont la douleur et les stigmates sont toujours vivaces. Malgré l'engagement de l'Armée nationale, des services de sécurité, des Patriotes et de tous les citoyens, ce terrorisme imposé à l'Algérie va encore renvoyer aux calendes grecques tous les efforts de développement. C'est dire que l'Algérie allait de mal en pis ! Il aura fallu attendre l'arrivée du président Bouteflika pour qu'une politique de réconciliation nationale soit mise en application et qui aboutira à instaurer une paix. La paix est là, même s'il y a toujours des actes criminels et des actions de destruction spectaculaires. C'est également sous Bouteflika que les plans de développement ont été remis à l'honneur. Il débloquera en plusieurs tranches un montant de 140 milliards de dollars pour reconstruire l'Algérie et la mettre sur les marches du progrès. C'est ainsi qu'il affirmera que “le rétablissement, puis la consolidation de nos équilibres financiers ont permis d'élargir nos marges de manœuvre et de recouvrer notre pleine souveraineté économique”. Ce constat fait dire au chef de l'Etat : “Il est de la responsabilité des investisseurs nationaux de ne pas se laisser attirer par la facilité et de s'orienter plus fortement vers les activités industrielles et l'innovation.” Abordant la question des investissements étrangers, le Président les qualifie de “précieux, notamment pour renforcer notre capacité technologique et notre expérience managériale”. Le chef de l'Etat ne manquera pas toutefois de souligner que “l'Algérie ne se développera, à la mesure et dans le sens que nous voulons, que par les Algériens eux-mêmes”. Seulement voilà, après quatre décennies, l'Algérie est toujours tributaire des hydrocarbures, ce qui fera dire encore au président de la République que “nous buvons du pétrole et nous respirons du gaz”. Une ressource précieuse et non renouvelable. Mais jusqu'à quand ? A. O.