Le président du tribunal de Tamalous a rendu son verdict, aux premières heures, hier, dans l'affaire de l'inspecteur de la santé, arrêté, le 1er juillet dernier, en flagrant délit de corruption. Ce dernier a été condamné à une peine de 4 années de prison ferme, assortie d'une amende de 500 000 DA. L'accusé doit, par ailleurs, rembourser toutes ses victimes, pour un montant global de 28 millions de centimes. L'inspecteur, médecin de formation, âgé de 53 ans, était poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation, dont la demande directe de service non mérité et abus de pouvoir. Durant le procès, les 9 pharmaciens ayant déposé une plainte contre le mis en cause, D. A., en l'occurrence, ont été appelés comme témoins à charge et ont maintenu leurs accusations, à savoir, que l'accusé leur demandait des prêts à répétition sans les rembourser. Des faits confirmés par D. A., qui a évoqué pour sa défense des dettes qu'il devait absolument rembourser avant de déclarer qu'il était prêt à rendre l'argent emprunté, dès la revente de son véhicule, une fois la main levée de la Cnep. De son côté, le procureur de la République a qualifié, lors d'un sévère réquisitoire, ces faits de “trafic d'influence”. Tout en étant élogieux à l'égard des pharmaciens qui n'ont pas hésité à dénoncer les pratiques illégales de l'inspecteur, il dira que c'est un séisme sans précédent qui vient de frapper le secteur pharmaceutique. Selon ses propos, les pharmaciens étaient contraints, moralement et matériellement, à se plier à un vil chantage, alors q'ils n'avaient que du respect envers la fonction de médecin. À cet effet, il a requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende de 1 million de DA. L'avocat de la défense a, quant à lui, considéré, que son défendeur était tombé dans un guet-apens. Il dira que “les faits retenus contre son client sont montés de toutes pièces et imaginés par le procureur de la République”. A. Boukarine