Le projet vise à adapter l'administration douanière aux nouvelles réformes pour une meilleure protection de l'économie. Il nécessite une enveloppe de 10 milliards de DA. “Le diagnostic a touché tous les volets de l'activité de l'administration des douanes. Tous les points sensibles et qui méritent d'être réorganisés ont été ciblés, à commencer par la ressource humaine et la formation qui demeure le premier pari à relever. Ensuite, il y a lieu de mettre tous les moyens nécessaires pour réaliser le programme de modernisation de l'administration douanière.” C'est ce qu'a déclaré, hier, M. Bouderbala, directeur général des douanes. Il faut recruter, former et préparer, affirmera-t-il, les ressources humaines aux nouveaux métiers des douanes, dictés par le nouvel environnement mondial, la mondialisation et les accords signés par l'Algérie. “Notre institution doit ainsi irrémédiablement se réformer pour être au diapason de ces nouvelles donnes”, relèvera-t-il. L'administration douanière doit donc passer de sa vocation traditionnelle de recouvrement fiscal, le contrôle des personnes et marchandises aux frontières à une fonction économique, à savoir la protection de l'économie nationale face aux dangers tels que le blanchiment, la contrefaçon, la contrebande, la drogue… En dépit des réalisations concrétisées, le programme lancé en 1993 a, selon le DG, montré ses limites car les mutations intervenues en Algérie ont rendu l'ancien système inadaptable. D'où la décision de lancer un programme de modernisation qui s'étalera de 2007 à 2010. Il a été relevé que l'administration est aujourd'hui en déphasage par rapport aux réformes économiques engagées dans le pays. Il a été constaté aussi un chevauchement de compétences et la centralisation des attributions. Les structures existantes ne sont plus adaptées aux nouvelles missions des douanes. Celles-ci demeurent, en outre, isolées des autres institutions. Le diagnostic établi et élaboré, faut-il le préciser, avec l'appui de l'Organisation mondiale des douanes (OMD) et du Fonds monétaire international (FMI), soulève aussi des insuffisances dans la maîtrise des éléments de taxation tels que la valeur en douanes, l'origine des marchandises, les espèces tarifaires... Le tarif douanier n'est pas souvent disponible sur le système d'information Sigad, est-il indiqué au cours de la première conférence nationale des cadres des douanes organisée hier à Alger. Sur un autre registre, il est envisagé une généralisation et une rationalisation de l'utilisation des scanners et l'acquisition de scanners répondant aux conditions de mobilité. Un constat peu reluisant établi Sur les 184 scanners fonctionnels, 40 seulement sont la propriété des douanes et la plupart sont obsolètes. Un nouvel organigramme sera par ailleurs soumis au ministère des Finances dès ce mois de juillet. Dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon, il a été décidé de créer une structure spécialisée à la DG. Le code des douanes, souligne-t-on, n'est plus totalement adapté à la nouvelle situation du marché. À ce propos, le projet de code des douanes sera retiré du secrétariat général du gouvernement et sera réexaminé à la lumière des nouvelles donnes. La copie révisée sera proposée aux responsables concernés dès 2008. Ce projet de modernisation d'envergure, qui sera soumis aux autorités compétentes en septembre prochain, nécessite une enveloppe de 10 milliards de DA. Il vise à améliorer les performances et a pour but de consolider la neutralité, la transparence et la stabilité au sein de cette institution, ainsi que la lutte plus efficace contre la fraude. Il prévoit des réformes organisationnelles et juridiques, une amélioration des techniques douanières et le contrôle, le développement du système d'information et élever le niveau des ressources humaines tout en mettant à leur disposition des moyens matériels et financiers. Dans ce sens, la DG a décidé de renforcer les effectifs par le recrutement en portant l'effectif de 14 000 personnes actuellement à 20 000 d'ici 2010, soit une moyenne de recrutement de 1 500 agents par an et 6 000 en trois ans. Concernant le bilan de l'année 2006, la DG des douanes a indiqué que les importations sont estimées à 21 milliards de dollars, alors que les exportations sont de l'ordre de 54 milliards de dollars. Les déclarations en douane informatisées traitées sont évaluées à 312 053 dont plus de 62 000 au port d'Alger. Il a été relevé quelque 10 841 infractions douanières en 2006. Plus de 27 000 importateurs ont été recensés, dont 93% des privés, alors que les exportateurs ne dépassent pas 894 dont 74% de privés. La quantité de marchandises importées est de 21,854 millions de tonnes, alors que celle exportée est de 93, 542 millions de tonnes. Badreddine KHRIS