RESUME : Keltoum est souffrante. Son moral prend un coup chaque fois qu'elle a un différend avec son fils ou avec sa mère. Fatia lui conseille de se ressaisir. Elle ne doit pas désespérer. Elle a la chance d'avoir un fils. Parfois elle regrette que Djo soit une fille… Tu as tardé, remarque son frère Mouloud. Pourquoi ? - Le médecin n'est pas venu à l'heure ! Et puis, ajoute-t-elle, contrainte à mentir pour ne pas se quereller avec lui, il y avait une malade… Moi et Djo, on l'a raccompagnée chez elle. - Depuis quand es-tu garde-malade ? ironise son frère. Est-ce que je connais sa famille ? Lorsqu'elle cite le nom, il affirme que oui. - Ce sont des gens bien. Que faisait-elle toute seule ? - Son fils tardait à revenir et elle n'était pas bien, insiste-t-elle, évitant le regard de sa fille qui la voit mentir pour la première fois. Comme ce n'est pas très loin, on a décidé de la raccompagner. Je n'ai pas fait mal, j'espère ? demande-t-elle à son frère. - Ne recommence pas la prochaine fois ! Toutes les femmes de la famille sortent accompagnées. Cela ne va pas changer parce que tu es en train de construire une maison. Fatia et Djohar passent devant lui la tête baissée. Elles ne sont pas prêtes à recommencer. Cette visite aurait pu non seulement mettre ses frères en colère mais contrarier ses projets d'indépendance. Fatia soupire de soulagement. - Je me demande comment tu as fait pour garder ton sang-froid ! - Je sais que j'ai gaffé ! Je me suis faite toute petite. Jamais plus ! jure-t-elle. Allez, va te changer, il y a le déjeuner à préparer. - Maman, j'ai de la peine pour Samir et sa maman, dit Djohar. Je le vois au lycée… Il est seul et cela saute aux yeux qu'il n'est pas heureux ! - Oui, mais en se concentrant sur ses études, plus tard, il pourra prouver sa reconnaissance à sa mère qui souffre pour lui, dit Fatia. J'espère qu'il ne la décevra pas. Il est tout pour elle et s'il n'en a pas conscience… - Je crois qu'il ne le supporte pas ! - Comment peux-tu dire cela ? Que sais-tu sur lui ? Djohar hausse l'épaule, juste ce qui se raconte à son sujet. - Il s'entend bien avec sa grand-mère et sa mère ne le supporte pas ! Alors, quand ils se disputent, il part ! - Ce n'est pas gentil de sa part ! Si c'est pour qu'elle souffre, c'est réussi ! réplique Fatia. Il ne doit pas jouer avec le cœur de sa mère. Fais-le lui savoir ! Djohar est au CEM. Elle a eu souvent l'occasion de le voir. Il vient rencontrer ses demi-sœurs. Chose que n'apprécie pas sa mère. Le lendemain, elle l'aperçoit à proximité du lycée. En compagnie de ses cousines, elle va le voir. Il est surpris qu'elle veuille lui parler. - J'ai vu ta mère, lui dit-elle. Elle pleure… Elle ne supporte pas ton absence… - Elle te l'a dit ? - Non, elle n'a pas besoin de le dire ! Tu devrais aller la voir et la réconforter, lui suggère-t-elle. Samir rit. Mais il n'y a aucune joie dans son rire. Il est aussi malheureux que sa mère. ADILA KATIA (À suivre)