RESUME : Quelques mois après avoir déposé son dossier, elle obtient l'aide de la commune. Les travaux commencent. Fatia y participe ainsi que toute sa famille. En se rendant à la polyclinique, pour une glycémie, elle apprend que Keltoum et sa famille n'habitent pas très loin. Elle décide d'aller la voir. - Mais, qu'est ce qui t'arrive ? demande Fatia. Pourquoi es-tu encore au lit ? - Je ne me sens pas bien… - J'ai l'impression que tu te laisses aller, remarque Fatia en l'aidant à se redresser. Tu ne devrais pas ! - Et pourquoi me lever ? Mon fils, ma raison de vivre est parti. - Parti ? Mais où ? Pourquoi ? Fatia risque un coup d'œil vers Safia, la mère de Keltoum, restée écouter leur conversation. Elle sent une tension entre elles. Elle ne peut s'empêcher de penser à sa défunte mère et à leur conflit. Elle a ce regret au fond du cœur de ne pas avoir su l'écouter et surtout d'avoir passé sa vie avec elle sans lui avoir dit combien elle l'aimait. Keltoum doit dépasser leur différend et se rapprocher d'elle. Elle ne veut pas qu'elle fasse la même erreur qu'elle. - Il est chez son père ? demande-t-elle. - Oui. Enfin, peut-être qu'il est là-bas ! Qui peut dire où il est vraiment ? réplique Keltoum, en larmes, un air de reproche dans le regard qu'elle lance à sa mère. Il n'a personne… - Dieu ne l'abandonnera jamais, dit Fatia. Son père a réglé ses arriérés ? Il a obtenu sa garde ? - Elle a fait un scandale, dit Safia. Elle ne veut pas de son argent et qu'ils aient une relation. Elle ne veut rien de lui comme si de nos jours tout est donné ! - Keltoum, tu ne dois pas ! Même si vous n'êtes pas dans le besoin, tu peux les lui placer sur un compte ! lui conseille-t-elle. Quant à le priver de son père, je trouve ça injuste ! Si son père tient à lui, tu devrais t'en réjouir ! - Dis-moi, tu te consacres toujours à ta fille ? l'interroge Safia. Voit-elle son père ? - Oui, fréquemment depuis des mois, répond Fatia. On est en train de construire actuellement. Prochainement, on fera la dalle. Je voudrais vous inviter ! - C'est gentil ! Mais dis-moi, quel est le but de ta visite ? - Je voulais avoir de ses nouvelles, répond Fatia. Pour lui dire de ne pas baisser les bras. Si elle se bat, elle finira par y arriver ! - Arriver à quoi ? Fatia hausse les épaules puis se lève. Sa fille en fait autant. - Reste prendre un café, la prie Keltoum. - Tu l'aurais préparé toi que c'aurait été avec plaisir ! réplique-t-elle. Une autre fois, j'espère ! - Merci d'être venue Fatia, tu as de la chance ! lui dit Keltoum. Tu as une fille sur qui t'appuyer. S'il n'y avait pas eu la présence de sa mère, Fatia lui aurait dit le fond de sa pensée. Keltoum a de la chance. Avec son fils, elle peut tout se permettre. Sortir, rendre visite à sa famille, à ses amies, sans avoir à demander la permission. En plus d'avoir une maison… Il n'y a aucun mal à être seule avec son fils. Elle, elle le sait, si elle ne veut pas devenir le sujet préféré des mauvaises langues, elle devra avoir un neveu chez elle. Un homme… Parfois elle regrette de ne pas avoir eu de garçon. Cela lui éviterait bien des soucis. Comme maintenant elle ignore comment affronter la colère de ses frères quand ils sauront ! A. K. (À suivre)