Le délégation oranaise du MCO a véritablement vécu un après-midi des plus cauchemardesques, jeudi à Bordj Bou Arréridj, qu'elle n'est pas prête à oublier de sitôt. L'ambiance hier matin aux urgences médico-chirurgicales à l'hôpital d'Oran était digne d'un tableau apocalyptique. Rencontré sur place, où il est venu prendre des nouvelles de ses malheureux coéquipiers blessés, Hassan Moulay n'a, à ce sujet guère mâché ses mots. “On dirait qu‘on était à Bagdad. Je dirais même que c'était un peu plus dramatique dans la mesure où en Irak les causes du conflit sont claires alors que nous, nous avons rallié BBA pour jouer un match de football et non faire la guerre”. Le président de la section football du MCO abonde dans ce sens. “On savait que ça allait mal tourner car, dès notre arrivée au stade les problèmes ont commencé”, dira Larbi Abdelilah. “Figurez-vous que l'entrée réservée aux joueurs nous a été interdite. On nous a obligé à entrer par la porte principale réservée au public. Là, les intimidations, les insulte et les crachats furent légion. L'enfer venait de commencer pour nous”, ajoute le vice-président Abdelkader Benzerbadj. “C'était surréaliste et jamais nous n'avons assisté à de telles scènes même lorsque nous avons joué au Zaïre face au Vita Club devant 120 000 personnes, ce n'était pas pareil”, commentera, le milieu de terrain Benzerga, blessé aux lombaires. Une autre pierre lancée des tribunes a fait de Réda Acimi, le gardien de but et capitaine, la seconde victime, puisque les radios effectuées ont laissé apparaître une blessure au bassin. Ouasti a, pour sa part, été victime d'un gros hématome à la cheville qui a nécessité un plâtre. Zoheir Bendida, dont l'épaule a été écrasée et piétinée au cours du match s'en est tiré avec une fracture de la clavicule. L'autre “grand” blessé a été Daoud Sofiane qui souffre des cervicales. “Lorsque le CABBA a marqué le troisième but à la 97', j'ai été agressé par un policier qui m'a asséné un violent coup derrière la tête”, nous révéla à ce sujet l'infortuné Daoud qui portait une minerve. Kada Kechamli qui a, quant à lui, reçu un coup de tête “sous les yeux de l'arbitre” assure-t-on côté oranais, a eu la mâchoire enfoncée et est victime d'un traumatisme du maxillaire supérieur. Même le gardien remplaçant Réda Ouamane n'a pas échappé à ce traitement de faveur étant donné qu'un coup de bâton reçu à l'entrée du stade lui a valu trois points de suture à la tête. Le bilan est donc lourd, même très lourd. “Nous n'allons pas nous laisser faire cette fois-ci”, lancera Djebbari Youcef qui était au chevet de ses joueurs et d'ajouter “nous allons de ce pas, d'ailleurs, porter plainte avant de rallier demain (NDLR : aujourd'hui) Alger pour rencontrer MM. Raouraoua et Mechrara et leur délivrer un rapport complet de ce que nous avons vécu. Nous demanderons également que le match de coupe de jeudi prochain face à l'USMBA soit reporté puisque on ne peut pas jouer avec sept joueurs gravement blessés”. A. K.