Le président général de l'EPLF a rejeté hier les accusations portées contre lui au sujet de l'effondrement de 122-Logements de Corso qui ont fait plus de 85 morts. “à ma venu à l'EPLF, en 1991, toute la structure du béton du projet était déjà réalisée”, a affirmé Mohamed Selkim, ajoutant que le chantier a connu une longue période de flottement en raison de la décision de la Cnep qui a arrêté en 1991 son financement ajoutant encore que le terrain n'était pas apte à recevoir un tel projet. “Ce n'est qu'après le séisme que nous avons constaté que le terrain était mauvais et en plus le zoning ne correspondait pas à la nature du terrain”, a encore ajouté l'accusé. M. Selkim déclare aussi que “la réception du projet a été effectuée par une autre entreprise du groupe et qu'au niveau de l'entreprise, il existe une autre pyramide dans une pyramide”, soutiendra-t-il. “Mais cette pyramide vous appartient et c'est vous qui la dirigiez”, réplique le procureur avant de lui demander pourquoi son entreprise s'est détachée des services du CTC. “Nous avons eu des problèmes financiers qui nous empêchaient d'honorer nos engagements avec tous nos partenaires à cause de la décision de la Cnep”, répond le P-dg de l'EPLF. Le procureur pose une autre question sur le nombre des entreprises évaluées parfois à sept qui intervenaient sur un seul bâtiment. “Mais sur les travaux secondaires, ce n'est pas sur la structure de base qui a été déjà réceptionnée et en plus, nous l'avons fait suite à une décision du gouvernement”, précise l'accusé. Le procureur intervient pour l'interroger sur ses premières déclarations faites au juge lorsqu'il avait justifié certaines carences relevées sur le projet en raison de la situation sécuritaire qui prévalait dans la région et qui empêchait un bon suivi du chantier. Le président du tribunal demande à M. Selkim pourquoi avoir accepté le relogement des gens avant la réception définitive du projet. “Nous avons pris nos dispositions et nous avons envoyé deux mises en demeure aux occupants de ces logements pour qu'ils quittent les lieux.” Le procureur revient à la charge : “est-ce que vous les avez poursuivis en justice ?” M. Selkim répond : “ces gens sont des zaoualia”, avant d'ajouter que “la procédure était en cours”. Le président du tribunal appelle l'entrepreneur qui a réalisé une partie du bâtiment 9 et stupeur dans la salle lorsque cet accusé affirme qu'il ne possède ni qualification ni matériels et qu'il est un comptable de formation. “Par quel moyen avez-vous pu obtenir ce projet ?” “J'ai fait une soumission et j'ai été retenu par la commission”, répond l'entrepreneur. Le procureur lui demande sa fonction actuelle. “Je suis importateur de livres”, répond l'ex-entrepreneur. Me Benberrah intervient pour demander à l'entrepreneur s'il a un registre du commerce en bâtiment. “Oui”, répond-t-il. L'avocat revient à la charge pour lui demander est-ce qu'il a signé la convention du projet avec M. Selkim ? “Non, c'était à l'époque d'un autre P-dg”, répond encore l'accusé. Trois autres entrepreneurs seront appelés à la barre et tous affirment n'avoir signé aucun contrat de travaux avec le P-dg, Selkim Mohamed, alors que leurs avocats ont déclaré avoir respecté les consignes des bureaux d'études et du CTC. Par ailleurs, les avocats sont allés jusqu'à rejeter la légalité des commissions mises en place par les pouvoirs publics pour relever les irrégularités sur les constructions effondrées. Le premier à monter au créneau fut Me Amara qui a jeté un pavé dans la marre en affirmant que “ces commission n'ont rien de juridique et ne sont pas conformes à la loi”, et que ces experts se sont contentés d'exécuter des orientations. Son confrère Me Benberrah enfonce le clou en relevant que les experts ne se sont pas déplacés sur le terrain. Quant à l'expert, M. Ameur, il a affirmé que “les raisons essentielles de l'effondrement des bâtisses des 122 logements sont dues à la mauvaise conception des études précisant que la multiplication des joints a fragilisé les bâtiments”. M. T.