RESUME : Samir tient des propos qui les déçoivent. Il aurait été plus dégourdi, plus débrouillard leur situation serait différente. Fatia plaint Keltoum. Leur quotidien les accapare et il ne leur laisse pas le temps de penser aux autres… -Maman ! Maman ! Tu ne devineras jamais ! Je suis classée 3e dans la wilaya ! J'ai eu quinze de moyenne ! - Félicitations ! Est-ce que tes cousines ont été reçues ? Djohar n'a pas besoin de répondre. De la musique s'échappe des maisons voisines. Son visage s'assombrit. - Elles n'ont que la moyenne et elles fêtent leur succès, dit-elle. Est-ce que je peux mettre de la musique ? - Si je te le laisse faire les gens viendront et que leur proposerai-je ? Rien, car je n'ai rien… - Juste un peu de musique. Tous savent qu'on n'a pas les moyens ! insiste Djohar en larmes. Ils viendront partager notre joie… - C'est non ! répète sa mère. Je n'ai rien, pas un sou ! Pourquoi veut-tu me mettre dans la gêne ? - Il n'est pas question de te mettre dans la gêne, s'écrie Djo, juste de fêter mon succès ! Les larmes ne semblent pas toucher Fatia qui a d'autres soucis en tête. Le premier est d'ordre financier et tous le savent. Sa fille la première… - Inutile d'insister, lui dit-elle. À ton succès au bac, je te promets une grande fête… On aura fini notre maison et on invitera tous nos amis ! - Et si papa ou mon grand-père m'aident, est-ce qu'on pourra le fêter ? Fatia secoue la tête. S'il y a entrée d'argent, il sera réservé à autre chose. À son entrée au lycée… Djohar boude mais elle n'en a cure. Fatia regrette de ne pas pouvoir fêter son passage au lycée. Elle est très fière d'elle et elle sait que Djohar ira loin dans ses études. Même si elle ne le lui dit pas, elle jure au fond de son cœur que lorsqu'elle décrochera le bac, elle donnera une grande fête. Elle aurait voulu ne jamais la décevoir. Hélas ! Quelques jours après cette bonne nouvelle, elle est surprise d'être invitée par Safia, la mère de Keltoum. Samir a réussi au bac et sa famille fêtait l'événement. Son frère Mouloud ne refuse pas de les emmener. Pour la première fois depuis qu'elles se connaissent, Fatia la voit sourire. Son visage rayonne de bonheur. A. K. (À suivre)