RESUME : Il faut qu'on peigne le salon, soupire Fatia dont la maison est presque finie. Si Djohar réussit au bac, où vais-je mettre les invités ? -D ans le salon, dit Mouloud. Si tu veux, je peux peindre. Je ne suis pas un expert mais vu que tu es prise par le temps, tu ne devrais pas dire non ! - Je ne refuse pas, réplique Fatia. Et je ne me plaindrai pas. Je tiens à déménager lors des examens du bac. Comme ça, j'aurai le temps de lui préparer une surprise ! Mouloud tient à participer. Il prend le temps de peindre le salon et le couloir. Une fois l'odeur partie, Fatia déménage. Ses belles-sœurs lui donnent un coup de main. Elles lui offrent des choses et autres. Même ainsi, la maison semble vide. Des clientes qui devaient de l'argent lors d'achat de robes et autres articles, sont venues payer et Fatia en profite pour acheter un petit four. Elle prépare des gâteaux en l'absence de sa fille. Elle lui coud même une jolie robe. Elle ne se fait aucun doute sur sa réussite. Djohar ne peut pas échouer. En fait, sa réussite ne surprend personne. Les nièces de Fatia échouent aux examens du bac. Mais cela ne les empêche pas de fêter la réussite de sa fille. Fatia est allée chez une cousine et a emprunté sa chaîne stéréo. Elle invite toute sa famille chez elle. Elle met de la musique et elle peut enfin libérer sa joie. Elle est fière de sa fille. Ce jour-là, elle l'a tant rêvé. Elle a toujours rêvé d'aller à la fac. Elle n'a pas pu le réaliser. Le fait que sa fille y aille, la comble de bonheur. Sa fille fera ce qu'elle n'a pas pu faire. Elle réalisera ses rêves avec sa bénédiction. - J'ai toujours rêvé être reporter, lui dit-elle. Pour la télé ou la radio. - Moi, je veux étudier la médecine et avoir mon propre cabinet, répond Djohar. Je n'aime pas trop bouger. - Si j'étais toi, je choisirais une profession où on sort et en contact avec tout le monde. Je ne vois pas ce qui te plaît. Les malades, les microbes, les virus. En plus d'être enfermée dans un cabinet pendant toute la journée ! - Inutile d'insister, réplique la jeune fille. Je ferai médecine parce que j'en ai envie. Parce que j'ai envie de soigner et de soulager les autres. _Que Dieu te vienne en aide, dit Fatia. Quoi que tu fasses, je serai fière de toi. Je prie chaque jour pour que ta vie soit pleine de succès. Tu es mes yeux, je ne supporterai pas qu'un jour tu sois malheureuse. - Avec toutes tes prières, cela ne risque pas d'arriver. Djohar est si émue qu'en voyant les larmes de sa mère, elle ne peut s'empêcher de la prendre dans ses bras. Elle pleure avec elle. Elle a toujours eu conscience des sacrifices qu'elle a fait pour elle. Elle promet d'être la digne fille de sa mère et de lui prouver sa reconnaissance. Quelques jours après, elle et une camarade Zazie se rendent à la fac d'Alger, pour s'inscrire. Elle passe la nuit, chez la tante de sa camarade. Fatia passe la nuit, seule et ne parvient pas à s'endormir. Elle pense à la vie que sa fille aura, loin d'elle. Elle voudrait se faire toute petite, pour voir comment elle est… A. K. (à suivre)