Du mois de janvier au 31 juillet de l'année en cours, les Emirat arabes unis (EAU) ont investi une enveloppe de 10 milliards de dollars en Algérie. Plus de 5 milliards de dollars sont engagés dans le complexe d'aluminium d'une capacité de 700 000 tonnes/an, projeté à Béni-Saf, 1 milliard de dollars pour la réalisation d'une centrale électrique, trois autres milliards de dollars pour le parc des Grands-Vents, 300 millions de dollars et 170 millions pour des projets touristiques et 70 millions de dollars pour un projet dans le domaine de la santé. Ce sont des projets concrets, estime M. Ibrahim Bendjaber, président de la Chambre de commerce et d'industrie (Caci), avalisés par le Conseil national de l'investissement et qui sont en cours de réalisation. D'autres projets des Emiratis sont lancés dans l'hôtellerie et la promotion immobilière sur une superficie de 8 hectares à Sidi-Fredj. Un autre destiné à la production de matériaux de construction sur une surface de 40 ha dans la wilaya de Mostaganem. Les Emiratis reprennent, également, une partie de chantier naval, une autre partie de production de plate-forme pétrolière, des équipements destinés aux stations de dessalement de l'eau de mer, de production d'électricité et un projet de production industrielle intégré. “Les EAU est l'un des premiers pays du Golfe à s'intéresser à la partie industrielle”, souligne M. Bendjaber. L'usine d'aluminium participera, selon lui, entre 1% et 1,5% du produit intérieur brut (PIB) national pendant les 25 années à venir. “Nous cherchons ainsi l'attractivité des investissements émiratis et une diversification de leurs projets”, indique-t-il. Le président de la Caci a mis l'accent aussi sur l'émulation que provoqueront les Emiratis pour les autres pays du Golfe. Le Koweït a, en outre, dans son portefeuille la bagatelle de 120 milliards de dollars, une somme prête à être investie et ne cherche que des projets réels d'investissement. Des entreprises du Qatar et de l'Arabie Saoudite commencent, elles aussi, à s'intéresser à l'Algérie. “Suite à son accord d'association avec l'Union européenne, notre pays est devenu attractif et pour les pays arabes et non arabes”, affirme le président de la Caci sur les ondes de la radio Chaîne III. Ibrahim Bendjaber avoue que les contraintes que rencontrent les investisseurs commencent à être levées progressivement. Le foncier, pour ne citer que cet exemple, ne constitue plus, relève-t-il encore, un frein aux investissements. Les Emiratis feront des émules ! Ce regain d'intérêt pour le marché algérien est tel que les investisseurs désireux réellement investir en Algérie ne s'attardent pas trop sur ces aspects. Ils savent que le marché continue à s'ouvrir, que l'administration poursuit ses réformes et la législation a considérablement évolué. Il y a lieu de connaître, ajoute M. Bendjaber, les pays de destination des investisseurs arabes. Parmi ces pays, il cite la Jordanie, le Liban, Dubaï et l'Algérie. Le marché intérieur le plus important dans ce groupe reste, d'après le président de la Caci, l'Algérie. Pour lui, il faut capitaliser au maximum ce retour de l'investissement dans notre pays. Preuve en est : en mai dernier, relate M. Bendjaber, une délégation d'hommes d'affaires koweitiens est venue à Alger. Elle a promis de revenir. C'est chose faite. Ils sont revenus. Ils sont actuellement à la recherche de cadres dans les domaines des finances et des assurances. “Il y a une machine d'investissement et d'attractivité de celui-ci qui est en marche. Mais pas seulement en provenance de pays quand bien même ces derniers sont importants”, déclare le président. Les investissements arabes apporteront, argue-t-il, plus de crédibilité au marché algérien. La réussite des projets qu'ils ont lancés en Algérie va certainement convaincre les autres investisseurs à opter pour la destination Algérie. Une enveloppe de 500 milliards de dollars détenue par les pays arabes attend des projets d'investissement. Les domaines où devrait être orienté le volume que pourrait absorber l'Algérie ont trait, selon le président de la Caci, à la pétrochimie, au tourisme, aux infrastructures hôtelières qui enregistrent un déficit important, à l'agriculture (une laiterie de 400 vaches déjà lancée à Tiaret par des Koweitiens), à la production et à l'exportation des dattes, des céréales… Badreddine KHRIS