Le 13e jour des plaidoiries dans le cadre du séisme de Boumerdès a été ponctué par des interventions des avocats de la défense. Ils se sont succédé pour tenter de démontrer que “la force divine ne peut en aucun cas être comparée à celle des hommes”. “Il est inconcevable que l'on estime la responsabilité divine derrière la catastrophe à 40%, tandis que celle des hommes à 60%”. Selon l'avocat, “l'accélération sismique a été 3, voire 4 fois plus supérieure que ce qui était prévu. En conséquence de quoi, les immeubles se sont effondrés car le séisme était tout simplement d'une force inouïe”. Me Sahraoui fera remarquer que le rapport de la 1re commission ministérielle faisait état de ce qui suit : “Le séisme du 21 mai d'au moins 6,8 degrés est le plus intense et le plus dévastateur qu'ait connu la région de Boumerdès.” Et à l'avocat de s'interroger : “Comment se fait-il, selon vous, que des immeubles s'effondrent et que d'autres de la même conception et répondant aux mêmes normes de construction, qui plus sont bâtis sur le même sol n'ont pas cédé suite au séisme ?” Et de répondre lui-même, juste après : “Eh bien, je vais vous dire pourquoi : c'est tout simplement la force divine qui est derrière la catastrophe.” Plus loin, l'avocat Me Sahraoui apprendra au président du tribunal que les matériaux utilisés dans la construction des logements effondrés étaient d'origine “douteuse”. Il citera notamment le fer utilisé lors des travaux provenant, selon lui, d'Ukraine celle-là même qui a été sujette à des émanations radioactives à la suite de l'explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl dans les années 1980. Et alors ? “Eh bien sachez que le fer en question a subi des dégradations en raison du fait qu'il contenait un fort taux de carbone. Ceci a eu comme conséquence de le fragiliser”. Et l'avocat d'enchaîner en chargeant le ministère du Commerce : “Or, il faut savoir que le contrôle de la qualité des matériaux, aussi bien ceux produits localement que ceux importés de l'étranger incombe au ministre du Commerce. Le ministre assume là toute sa responsabilité.” Après l'avocat s'en est pris au ministère de l'Habitat et le LNHC (Laboratoire national de l'habitat et de la construction). Le premier est accusé d'avoir ignoré les recommandations des experts envoyés au lendemain du séisme qui lui ont vivement suggéré de faire un contrôle rigoureux sur les matériaux destinés à la construction. Et le second d'avoir envoyé de fausses données concernant la qualité des terrains devant abriter les immeubles effondrés en les déclarant conformes. M. T.