Lors des plaidoiries d'hier, les avocats ont tenté de démonter les arguments de l'accusation. Le plaidoiries de la défense, se poursuivent et se ressemblent. A tour de rôle, les avocats tirent à boulets rouges sur le réquisitoire du parquet. La cible privilégiée des flèches décochées, demeurent les conclusions qui, selon la défense, ont été superficielles: deux commissions ministérielles eu égard à leur composante, (fonctionnaires de départements de l'habitat). La commission d'enquête est qualifiée de «purement administrative» par une douzaine d'avocats qui se sont succédé au prétoire. Le temps (un mois) qu'avaient pris les travaux de l'expertise, est jugé insuffisant et en deçà du temps imparti à une expertise digne de ce nom. Ce constat mis constamment en avant «décrédibilise», selon les avocats, le rapport de l'expertise «pondu dans la précipitation» et a, par ricochet, remis en cause «le fondement» et «la base» de l'accusation, estime Ahmed Ben Antar, qui plaidait, hier, l'innocence de l'entrepreneur Daoudi Abdelkader. Ce dernier a réalisé 40 des 80 logements Opgi de Zemmouri. Il a été rappelé que l'enquête a été déclenchée deux ans après le séisme dont la force destructrice, élimine, selon les avocats, les infractions à caractère humain. Toutefois, l'avocat du mis en cause n'a pas manqué de souligner que malgré les deux ordonnances de non-lieu du juge d'instruction prononcées en faveur de son mandat, la chambre d'accusation produit un autre arrêt de renvoi à l'encontre de celui-ci. L'ancien ministre de l'Habitat n'a pas été épargné par la défense qui, dans ses plaidoiries a fait ressortir sa qualité de premier responsable du secteur de l'habitat et «devait au moins être entendu comme témoin», était-il alors souligné par la défense. Toutefois, le fait du jour, lors de la séance d'hier, est la plaidoirie de maître Rahmouni Ahmed, en faveur du directeur général de l'Opgi M.Henni Adda Kamel. D'emblée, maître Rahmouni soutient: «La poursuite de mon client est basée» sur un postulat «erroné». L'Opgi, en tant qu'organisme, n'est qu'un maître d'ouvrage délégué par le wali et le ministre dans le cadre de la réalisation de logements sociaux, souligna l'avocat, dans l'optique d'évacuer la responsabilité pénale du directeur général. D'autant plus que ce responsable d'un Epic est nommé par décret exécutif donc dépendant directement d'une tutelle hiérarchisée, expliqua encore l'avocat. Aussi, l'avocat de Henni Adda, documents officiels à l'appui, exhiba une distinction d'honneur reçue par le directeur général de l'Opgi des services de la Présidence et ce, à l'occasion du 40e anniversaire de la Fête de l'indépendance, durant l'année 2002. Année consacrée, «Année de la construction et de l'habitat». Notons, toutefois, qu'actuellement, Henni Adda exerce en tant que conseiller à l'Ofares. Autre point soulevé par l'avocat de Henni Adda, c'est le rôle ou la mission de ce directeur général, à savoir la coordination entre les intervenants dans le cadre de la loi, où les avis d'appel d'offres sont faits par les commissions, et les choix de terrains relèvent de la responsabilité des autorités locales, tandis que l'adaptation était permise et réglementée. Pour dire, de l'avis de l'avocat, que les faits reprochés au président-directeur général (qui serait à la tête de la pyramide), quand bien même seraient justifiés, ne sont pas susceptibles des qualifications pénales contenues dans les articles 288 et 289 du Code pénal, ainsi que 499 et 442 se rapportant à la fraude. Par ailleurs, Me Lounis Mouloud, intervenant en faveur des frères Laroussi, deux entrepreneurs ayant pris en charge la réalisation des 50 logements de Dellys, et dont les erreurs reprochées par le parquet sont le mauvais choix du terrain et la mauvaise gestion des travaux de l'infrastructure, ainsi que le suivi par un architecte au lieu d'un ingénieur en génie civil, et la mauvaise qualité du béton, balaiera toutes les accusations d'un revers de la main. Selon l'avocat, le seul responsable est le Laboratoire national de l'Habitat et de la construction, responsable du suivi et du contrôle. Les plaidoiries se sont poursuivies durant toute la journée d'hier.