Outre la dépollution, cet accord, d'une durée de trois ans, a pour ambition de préparer le secteur de l'industrie à adopter des méthodes de management environnemental sur la base de critères standard internationalement reconnus. Cevital, Coca-Cola, Tonic Emballage, BCR, Eniem, Socothyd, SNC Lavalin, Halliburton Algérie, Eriad, La Belle, Alfaditex et la liste est longue des invités de marque présents hier au siège du département de Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme pour la signature de contrats de performances conclus avec pas moins de quarante entreprises, et non des moindres. Cela dénote l'adhésion à l'approche de Chérif Rahmani aux fins d'inclure cette optique pour en faire une partie intégrante de toute démarche économique. “Il ne peut y avoir d'efficience économique sans efficience environnementale”, dira le ministre devant le parterre de capitaines d'industrie en Algérie visiblement acquis à la “cause”. Ce contrat de performance environnementale a pour objectif de mettre en exergue l'engagement des responsables des entreprises, des travailleurs et des délégués à l'environnement à mettre en œuvre un programme de dépollution industrielle. Le ministre citera, en outre, la ville de Annaba connue, par le passé, pour un degré avancé de pollution et le travail accompli qui a rendu l'air respirable avec une bonne qualité de l'eau ainsi que le recul des maladies. Une démarche à suivre pour d'autres points dits “chauds” qui ont nécessité la fermeture de certaines cimenteries ou autres unités industrielles. En ce sens, il convient de citer les décisions émanant du Conseil de gouvernement tenu mardi, qui a stipulé la mise en application des dispositions de la loi 2003 relative à la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable. Le décret a pour objet d'interdire l'importation, la fabrication, la transformation et la mise sur le marché de toutes variétés de fibres. Cette mesure, prise conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, vise à interdire totalement l'utilisation de l'amiante du fait de son impact sur la santé de la population, des travailleurs et sur l'environnement. À titre transitoire, un moratoire sera accordé aux exploitants des unités de production de matériaux à base d'amiante-ciment, à partir des stocks de fibre d'amiante détenus à leur niveau. Cette disposition englobera, également, la mise en vente des stocks de matériaux en amiante-ciment. Cela se traduit par la fermeture de trois unités pour lesquelles le gouvernement a dégagé des sommes considérables, semble-t-il, pour une reconversion sociale et pour le désamiantage. D'autres actions tout autant ciblées concernent les PCB et askarel. Le ministre saisira l'occasion pour annoncer l'ouverture prochaine d'un nouveau Centre d'enfouissement technique (CET) à Bir El-Ater (Tébessa) et rappeler que d'autres contrats de performance ont déjà été conclus, ramenant ainsi la liste à environ 90 entreprises en présence de M. Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), dont le rôle est non négligeable pour encourager une véritable politique environnementale avec cette nouvelle notion de développement durable. Nabila SaIdoun