Quarante entreprises des secteurs économiques du pays se sont engagées hier dans la dépollution et la protection de l'environnement. Des contrats de « performance environnementale » ont été signés le même jour à Alger entre le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme et des groupes industriels et entreprises spécialisés dans la sidérurgie, les ciments, la construction métallique, la manufacture, les produits rouges, l'électroménager et l'agroalimentaire. Ces contrats, paraphés en présence de Chérif Rahmani, ministre du secteur, des président-directeurs généraux des SGP et des entreprises suscitées ainsi que des industriels et des ONG, visent à inciter ces entreprises à adopter, dans leurs plans et règlements intérieurs, la dimension environnementale et écologique dans l'optique de la réalisation du développement durable. Le contrat de « performance environnementale » a une finalité explicite, celle de mettre en exergue l'engagement des entreprises et des délégués à l'environnement à mettre en œuvre un programme de dépollution industrielle. Ce programme qui s'étalera sur trois années permettra la mise à niveau des entreprises, le respect de la réglementation environnementale et l'efficience écologique et économique. Il a également pour ambition de préparer le secteur de l'industrie à adopter les méthodes de management environnemental sur la base de critères standard internationalement reconnus. « La signature de ces contrats entre dans le cadre de la préservation de la nature », a précisé le ministre. Il ajoute : « Ce sont des accords volontaires pour réduire la pollution et augmenter la qualité de l'environnement tout en respectant les critères internationaux. » Cette initiative tend également, selon M. Rahmani, à mener de larges « campagnes de dépollution en milieu industriel pour la réalisation de l'efficience économique et la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable, outre la réduction des dépenses ». Ces contrats s'ajoutent aux 50 autres déjà signés fin 2005, ce qui fait en tout 90 entreprises qui se sont engagées dans la dépollution. M. Rahmani a indiqué que ces contrats renouvelables après trois ans contribueront « à ancrer la dimension environnementale dans le domaine économique ». Il n'a pas omis dans ce cadre de citer les résultats obtenus en matière de dépollution dans la wilaya de Annaba, soulignant « une amélioration de la qualité de l'air et un recul de certaines maladies dues à la pollution ». Le premier responsable de l'environnement a insisté en outre sur la poursuite des opérations de « dépollution dans la région de Ghazaouet et la fermeture de quelques complexes industriels polluants à Azzaba », citant la dernière décision gouvernementale visant la fermeture de trois entreprises industrielles productrices d'amiante, notamment à Zehana et Bordj Bou Arréridj. Des entreprises scellées pour des problèmes de présence d'amiante, de pollution par des huiles Askarel ou des produits pharmaceutiques périmés. M. Rahmani n'a toutefois pas donné le nombre d'entreprises fermées pour des raisons de pollution. A noter que ce programme se fait suite à la stratégie nationale et au plan national environnemental pour un développement durable élaboré par les autorités. Un certain nombre de dispositions ont été prises dans ce cadre par les pouvoirs publics dont une fiscalité écologique dans le cadre du principe du pollueur payeur, des mesures d'incitation au destockage des déchets industriels et des taxes pour activités polluantes.