La réalité des cortèges nuptiaux de nos jours ressemble plutôt à des courses de rallye. Les jeudis à Biskra, des journées rythmées par des cavalcades où toutes les marques de véhicules luxueux sont présentes ornées de ventouses, de gerbes de fleurs et de rubans de tulle, “impressionnamment” décorés par des professionnels en la matière. De magnifiques bagnoles malencontreusement conduites, dans la plupart des cas, par des adolescents inconscients et insoucieux des conséquences que le libre cours donné à leur folie et la façon insensée dont ils manifestent leur joie peuvent engendrer. Avec eux, tous les excès sont permis. Ils sillonnent, sans permis, les rues de Biskra tout en transformant un cortège de joie en un rallye, avec des démonstrations insensées. Ils constituent un véritable danger, non seulement pour eux, mais aussi pour ceux qui sont à bord. Ce type de conducteurs ne prennent en considération ni l'état des chaussées, ni la densité de la circulation, ni le code de la route, foulant ainsi aux pieds les règles de la valeur de la vie humaine. Etant adolescents, ces chauffards, dont l'état émotionnel exerce une influence sur leur capacité de bien conduire, ne pensent nullement que l'excès de vitesse est un danger menaçant leur sécurité personnelle. Aussi, ils sont incapables de maîtriser des situations critiques afin d'éviter des dangers imminents qui pourraient être occasionnés, notamment par les gros engins. Ces jeunes chauffards roulent à grande vitesse et sont, dans la plupart des cas, à l'origine de graves accidents, surtout quand on sait que bon nombre d'entre eux conduisent en état de fatigue, de stress et parfois même d'ébriété. Ces “cascadeurs”, dont la folie est, manifestement, remarquable par leur désir d'être vus courir le risque sur la voie publique, en roulant à une vitesse effrénée, ont un comportement qui, psychologiquement parlant, fait partie de leur mode de vie. Pour eux, le volant constitue le moyen idéal leur permettant de s'exprimer, d'extérioriser des complexes refoulés tout en accédant à des sensations extrêmes. Inconsciemment, ces intrépides courent des risques, le moins que l'on puisse dire très élevés, d'autant plus que les risques d'être l'élément modificateur de la situation de joie en situation de deuil sont nombreuses. Derrière le volant, ils oublient que certains de leurs semblables, à la recherche de sensation forte sur l'asphalte, ont perdu la vie, alors que d'autres ont subi des blessures graves leur entraînant un handicap à vie. El Hadj BAhamma