Les affaires inscrites à l'ordre du jour de la première journée de la session criminelle du tribunal de Tizi Ouzou, qui s'est ouverte hier, ont été renvoyées à une date ultérieure. Ce report fait suite au boycott décidé par le Conseil de l'ordre des avocats de Tizi Ouzou au lendemain des dépassements commis par des policiers sur un collectif d'avocats. En l'absence de la défense, l'ajournement des procès était inévitable. M. Samir, la trentaine, devait être jugé le premier pour “adhésion à un groupe terroriste armé et vol qualifié”. Il était en Libye lorsqu'un mandat d'arrêt avait été lancé contre lui. On ne saura pas davantage sur l'inculpé. - “Avez-vous un avocat ?”, lui demande la présidente d'audience. - “Oui madame”, répondra-t-il d'une voix presque inaudible. - “Les avocats sont en grève et la loi nous interdit de vous juger sans la défense”, lui déclare la juge. - “Je me suis rendu aux services de sécurité le 19 juin dernier. Cela fait bientôt cinq mois que je suis en détention préventive”, expliquera vainement le présumé terroriste. La deuxième affaire enrôlée pour la journée d'hier est économique. D. Lakhdar est soupçonné d'être “intervenu dans la négociation de marchés publics avec des étrangers”. Aucune autre information n'a filtré sur les dessous de ce dossier reporté sine die, malgré l'insistance du prévenu qui a fait le déplacement de France pour être écouté par les juges, selon ses dires. En confirmant leur boycott de toutes les sessions criminelles et des assistances judiciaires, “jusqu'à sanction effective des auteurs des dépassements et leur traduction en justice”, les avocats du barreau de Tizi Ouzou semblent décidés à aller jusqu'au bout de leur revendication, soutenus dans leur mouvement par leurs confrères de Bouira, Boumerdès et d'Alger. A. T.