A la suite des péripéties qu'a connues le tribunal de la ville des Genêts, les avocats montent au créneau. Dans un communiqué sanctionnant sa réunion extraordinaire du 17 octobre, et rendu public, hier, vendredi, le conseil de l'Ordre des avocats de la région de Tizi Ouzou, monte au créneau, à la suite des «péripéties» qu'a connues l'enceinte du tribunal, lors de l'arrestation de Belaïd Abrika et de l'interpellation de trois de ses compagnons. Ainsi donc, le conseil de l'Ordre, à l'unanimité de ses membres et considérant que «la mission séculaire et noble de l'avocat réside dans la défense des libertés individuelles en toute circons-tance», apporte un démenti formel et catégorique aux allégations sans fondement de M.le ministre de l'Intérieur, selon lesquelles «les délégués interpellés ont troublé la sécurité de l'audience», «des avocats ont empêché l'arrestation de ces délégués», «qu'un avocat a donné sa robe à un émeutier pour le faire sortir». Le bâtonnat précise en outre, qu'«il n'a été, à ce jour, destinataire d'aucune cassette vidéo de quelque nature que ce soit...» Comme le bâtonnat le conseil de l'ordre «dénonce la passivité des autorités judiciaires du tribunal de Tizi Ouzou et particulièrement le parquet de la République, d'autant plus que ces graves dépassements ont eu pour cadre leur juridiction.» Le conseil de l'Ordre des avocats de la région de Tizi Ouzou, «appelle tous les confrères relevant du barreau de Tizi Ouzou, à savoir les avocats de la cour de Tizi Ouzou, de Boumerdès et de Bouira, à observer une grève de trois jours à compter du 21 octobre 2002». Comme il «décide le boycott de toutes les sessions criminelles à venir et des assistances judiciaires jusqu'à sanction effective des auteurs de ces dépassements et leur traduction en justice». Le conseil de l'Ordre des avocats a également pris la décision «de déposer plainte, entre les mains de Monsieur le doyen des juges d'instruction du tribunal de Tizi Ouzou, aux côtés des confrères victimes, pour entrave à l'exercice de la profession d'avocat, outrage à la robe d'avocat, coups et blessures volontaires, injures et insultes envers des avocats en robe et dans l'exercice de leur profession». L'arrestation «rocambolesque» du délégué du quartier «Les Genêts», Belaïd Abrika, et l'interpellation de trois de ses compagnons, en plein tribunal et aussi les «affirmations» du ministre de l'Intérieur, catégoriquement démenties par le bâtonnat, ont réussi à déplacer la colère. Désormais, on peut écrire que, tant que les «auteurs de dépassements» ne sont pas sanctionnés et traduits en justice, l'atmosphère restera au moins très lourde dans le barreau de Tizi Ouzou. Déterminés à lutter pour rétablir le droit, tout le droit, les avocats du barreau de Tizi Ouzou ne comptent pas «fermer les yeux» sur ce qu'ils appellent de «gravissimes dérapages!».