La cour de Skikda a finalement rendu son verdict dans l'affaire dite de l'ex-chef de sûreté de Azzaba, ouverte mercredi dernier, et qui s'est achevée jeudi vers 3h, condamnant les deux principaux accusés, à savoir R. B., ex-commissaire de Azzaba, et L. B., chef de service régional des infrastructures et du patrimoine foncier à une peine de 6 ans de prison dont 3 avec sursis. Des peines allégées comparativement à celles prononcées par le tribunal de Collo le 27 juin 2007 qui étaient de 10 ans de prison dont 5 fermes. Pour tous les autres accusés, maires en exercice, ex-maires et entrepreneurs au nombre de 31, le juge a reconduit les peines prononcées par le tribunal de Collo ainsi que deux acquittements au profit de deux entrepreneurs. Lors de son réquisitoire, le procureur a considéré que les accusés sont des commis de l'Etat, qui ont le devoir de défendre les intérêts du pays et ceux de leurs citoyens qui les ont élus. Il dira que les fonds récoltés par l'ex-chef de la sûreté ne sont pas allés en intégralité au profit de la sûreté de la daïra. Il a requis des peines de 12 ans de prison ferme aux deux principaux accusés ainsi qu'une peine de 1 an de prison ferme assortie d'une amende de 6 000 DA aux 25 P/APC et aux 7 entrepreneurs. Dans leurs plaidoiries, les avocats ont avancé l'absence de preuves tangibles de dilapidation de deniers publics. “Des fonds collectés et récupérés de la vente des matériaux qui sont allés au profit d'un organisme étatique”, dira l'un des avocats de la défense de l'ex-commissaire. La défense du chef de service régional des infrastructures et du patrimoine foncier, acculée par des rectificatifs constatés sur des montants d'offres de marché, axera le plaidoyer sur le nombre de 16 wilayas à sa charge et dont il ne pouvait contrôler tous les détails. Les P/APC ont déclaré avoir fourni des aides à la sûreté de la daïra et non au chef de la sûreté. A. BOUKARINE