Depuis le début de l'année, la direction du tourisme de la wilaya de Batna a enregistré un afflux de 31 000 touristes, contre 53 500 en 2006. Une baisse amplement justifiée si l'on prend en compte l'afflux important d'Algériens vers la Tunisie. La wilaya de Batna est l'une des régions du pays où le développement du tourisme est loin de connaître le “boom” escompté bien qu'elle soit riche en sites naturels et archéologiques, uniques. Même en incluant les voyages de moins de 24 heures pour lesquels certaines statistiques utilisent le terme “excursion”, la capitale des Aurès baigne de plus en plus dans la léthargie. Pour preuve, les statistiques de la direction du tourisme révèlent qu'en 2005, les hôtels et les agences de voyages ont enregistré 41 000 touristes dont 37 500 nationaux et 3 500 étrangers. Une année après, soit en 2006, les mêmes services ont consigné le nombre de 53 500 touristes (une hausse de 12 500 personnes) dont 48 000 nationaux et 5 500 étrangers. Pour ce qui est de l'année en cours, jusqu'au 30 juin, les mêmes organismes touristiques ont fait état de 31 000 touristes dont 26 500 nationaux et 4 500 étrangers. Cette situation est différemment interprétée. “La région n'est pas réputée comme destination touristique”, selon les autochtones, alors que pour les représentants de certaines agences de voyages, ce sont “les conditions de sécurité ne permettent pas cette activité en déclin ou carrément en état végétatif aggravée par les mentalités étriquées”. Ce dernier argument ne semble pas tenir la route car “le tourisme dans la wilaya de Batna même avant la tragédie nationale n'était pas florissant”, rétorquent ceux qui jugent que le mal résulte “des conditions économiques défavorables : absence d'opérations de promotion, manque d'infrastructures hôtelières, absence d'investissements dans les actions durables, notamment en ce qui concerne le transport et la restauration...”. Aussi, les autorités concernées doivent-elles prendre le taureau par les cornes et axer leur stratégie de développement du tourisme local sur trois axes primordiaux : “La réhabilitation des ressources locales, la perfection des supports publicitaires et la mise en route d'une grande opération d'investissement privée”, selon les déclarations du premier responsable du secteur. Si les deux premières orientations de cette politique semblent bien placées en orbite, l'investissement en action durable, lui, semble connaître des ratées. Même les hôtels de tourisme devraient revoir leur classification en fonction des normes en vigueur. Il s'agit également de la revalorisation des auberges, pensions de famille, villages touristiques, implantés en zone rurale. Il est à rappeler que la wilaya de Batna compte 22 agences de voyages, dont 2 en retrait définitif et 15 hôtels dont 3 établissements, Amin, Guettafi, implantés à Batna, et Tobna à Barika sont en situation d'arrêt provisoire et ce, depuis le mois de décembre 2006. B. Boumaïla