Résumé : Durant le dîner, Ramzi courtise Amel. Cette dernière ne sait plus à quel saint se vouer. Son séducteur avait un sourire ensorcelleur… Amel sentit une chaleur envahir tout son corps. Il poursuit : - J'aimerais façonner ton image dans ma mémoire, je veux revoir ton sourire en pensée même quand je serais loin de toi. Elle eut le souffle coupé et ne sût quoi répondre. - Tu ne dis rien, Amel ? Il lui prit la main et la serre dans la sienne : - Je commence à dire des bêtises, hein ? Tu vas me prendre pour un fou. - Non… mais enfin Ramzi… Je… - Tu quoi… Allez dis-le... Tu penses que je me paye ta tête. Non Amel… Surtout pas ça. Je suis bien trop vieux. Tu l'as bien dis toute à l'heure… trop vieux pour me payer la tête d'une femme aussi belle que toi. Il relâche sa main et se lève : - Assez palabrer pour ce soir. Je crois que la fatigue a eu raison de moi. Allez… viens nous rentrons…. Avait-elle rêvé. Ramzi redevint aussi sérieux qu'un moine, et c'est dans une atmosphère des plus silencieuses qu'il la dépose devant son hôtel. Néanmoins, il tint à la raccompagner jusqu'à la réception, et l'embrasse sur les deux joues avant de prendre congé d'elle. Elle remonte dans sa chambre telle une somnambule, et se jette toute habillée sur son lit. Le moment de surprise passé, elle repense à la soirée qu'elle venait de vivre et à cet homme qui l'a agrémentée. Un homme, beau, intelligent. Non tout cela est trop beau pour être vrai. Un homme de cette envergure ne pourrait s'intéresser à une petite fonctionnaire comme elle, bien qu'elle ne soit pas trop laide. Elle se relève et se rend dans la salle de bains, ou comme pour se rassurer, elle se contemple un bon moment dans la grande glace. - Non tu n'es pas moche… plutôt grassouillette et mignonne. N'a-t-il pas préciser que les hommes n'aimaient pas les maigrichonnes ? Elle sourit à ce souvenir non lointain, puis décide de prendre un bain avant d'enfiler son pyjama. Elle se met au lit, et comme elle n'avait plus sommeil décide de travailler un peu sur certains documents urgents. Hélas, elle ne put se concentrer sur son travail. La tâche était lourde pour cette jeune femme qui, en réalité, n'avait jamais rencontré un homme qui l'avait bouleversée autant que Ramzi. Elle n'avait aucune envie de se pencher sur des dossiers qui lui paraissaient insignifiants. Ses pensées allaient à tout moment vers Ramzi. Toujours lui… Toujours ses traits fins et ses yeux rieurs. Elle éteint la lumière et s'étire avant de s'allonger tout en jetant pêle-mêle tout ses documents sur le sol. Un rêve, se répète-t-elle. Un rêve qui se dissipera à son réveil. Et puis, dès demain soir, elle sera de retour dans sa famille, et Ramzi l'oubliera. Des femmes, il doit en rencontrer tous les jours, et de bien plus belles qu'elle. Au fait, c'est peut-être aussi pour cela qu'il n'a pas voulu se marier. Se mettre la cravate au cou ne doit pas être chose aisée pour un pilote volage. Elle finit par s'endormir, et son sommeil se peuple de mille et une images. Du rire aux larmes, elle passe par des états d'âme bouleversants. Son réveil-matin finit par la tirer des soubresauts de son subconscient. Elle se lève et se prépare à entamer sa journée avec une certaine tristesse. Elle était triste de devoir quitter Constantine et Ramzi. Désormais pour elle, cette ville évoquera ces moments d'un bref bonheur qu'elle a partagé avec un homme sorti tout droit d'un conte de fées. Elle vaque à ses occupations et ne revint à son hôtel qu'en début d'après-midi. Elle récupère hâtivement ses bagages et redescend à la réception pour remettre sa clef. La réceptionniste lui remet alors une enveloppe en lui disant : - Un jeune homme est venu demander après vous en début de matinée, et comme vous étiez absente, il vous a laissé ceci. Y. H. (À suivre)