Résumé de la 5 e partie n Après dix ans d'emprisonnement, le baron réussit à limer ses chaînes et à creuser un tunnel, mais, à la dernière minute, il est découvert par un officier qui vient lui rendre visite... Perdu pour perdu, Frédéric tient à montrer ce dont il est capable. Il désigne un endroit dans le sol. — J'ai fait bien mieux. Regardez là ! On soulève la dalle et le tunnel apparaît. On découvrira par la suite qu'il ne s'était pas trompé dans son tracé : il débouchait juste à l'extérieur du château. Pour l'instant, cette vision ne déclenche qu'un sourire sur le visage du commandant. — Vous vous êtes donné une peine bien inutile, monsieur. Je venais vous annoncer que Sa Majesté vous a rendu votre liberté. L'officier marque un temps et ajoute : — Evidemment, dans ces conditions, c'est différent. Je dois vous garder et prendre des instructions. Vous allez retourner dans votre ancienne cellule. Mais n'ayez pas de faux espoir : votre tunnel a été rebouché. Le baron Frédéric de Trenck se retrouve donc dans les lieux où il a passé onze mois, derrière la porte de chêne dont le guichet ne s'ouvrait qu'une fois par semaine. On ne lui a pas remis ses chaînes et, cette fois, son régime est plus libéral. Il est correctement nourri et il peut recevoir des nouvelles de l'extérieur. Mais le temps passe et on ne le libère toujours pas. Sa seule consolation est d'apprendre les raisons de la grâce royale. Un traité devant être signé entre l'Autriche et la Prusse, Amélie a demandé à l'impératrice Marie-Thérèse que la libération du prisonnier figure dans les clauses de l'accord. Sa princesse ne l'a pas oublié, elle l'aime toujours. C'est seulement en 1765, après un an de détention supplémentaire et douze ans d'internement en tout, que le baron Frédéric de Trenck quitte la sinistre prison de Magdebourg. Il vient d'avoir quarante ans. Et tout recommence comme après le séjour à Glatz. Le baron se rend en Autriche, se met au service de l'impératrice et redevient un brillant officier de l'armée. Cette fois, il ne commet pas l'imprudence de vouloir rentrer en Prusse, ni même de s'approcher de ses frontières. Il ne lui vient pas à l'esprit non plus de fonder une famille. Il est fidèle à Amélie, il n'épousera qu'elle, il le lui a promis et il sait que de son côté, elle fera de même. Le jour viendra peut-être où ils pourront se revoir. Pendant plus de vingt ans, Frédéric de Trenck sert dans les armées autrichiennes et le grand moment arrive enfin. Le 17 août 1786, Frédéric II rend le dernier soupir. Son neveu Frédéric-Guillaume II lui succède. Il n'a pas la moindre raison d'en vouloir au baron de Trenck et il l'autorise à rentrer en Prusse quand il voudra. Quarante ans après, il va pouvoir revoir Amélie Il court à Berlin et se précipite au palais. Elle est là, qui l'attend. Elle lui a été fidèle, leur amour a su triompher du temps et de tous les obstacles, ce jour devrait être le plus beau de leur vie et, pourtant, il va être le plus triste. Ils se reconnaissent à peine. Amélie est presque aveugle. Elle a, depuis quelque temps, une maladie qui l'a fait terriblement maigrir. Lui, de son côté, est encore fringant, mais ses années de détention l'ont fait vieillir prématurément. A soixante ans, il en paraît dix de plus. De se voir ainsi l'un et l'autre les fait trop souffrir. Ils se disent une dernière fois qu'ils s'aiment et décident de ne plus se revoir. Amélie mourra quelques mois plus tard. Frédéric apprendra la nouvelle en France où il a choisi de s'installer. (à suivre...)