La chanteuse Fella Ababsa projette d'interpréter la célèbre chanson Haïzia accompagnée d'un orchestre symphonique, a-t-elle confié, mercredi dernier à Constantine, lors d'un point de presse animé par l'artiste pour présenter son concert, jeudi passé, dans la ville du vieux Rocher. La chanson Haïzia, dont le texte est tiré du patrimoine algérien de la poésie populaire, avait été interprétée, rappelle-t-on, dans les années 1950 par le père de Fella, le regretté Abdelhamid Ababsa, avant d'être reprise par de nombreux autres artistes dont Rabah Driassa et Khelifi Ahmed. La chanteuse qui doit animer, jeudi, un concert au Théâtre de verdure de Constantine où elle se produit pour la première fois, a exprimé son regret d'avoir mis autant d'années à chanter en “live” dans la ville du vieux Rocher pour laquelle elle a toujours eu une “affection particulière”, et dont elle a commencé à chanter son malouf depuis ses premiers pas dans la chanson. À l'instar de la majorité de ses pairs artistes, la chanteuse a stigmatisé ce qu'elle a nommé la “marginalisation” de l'artiste algérien dans son pays, soulignant, à ce propos, qu'elle mène pourtant un “combat ardu pour désenclaver la chanson algérienne”. Le cinéaste constantinois Mohamed Hazourli, qui accompagnait la chanteuse au cours de son point de presse, fera remarquer à ce propos que Fella Ababsa est la seule chanteuse algérienne à passer allègrement d'un genre musical algérien à un autre et mérite, de la sorte, de faire l'objet d'un film où elle chanterait le genre de chaque région habillée de son costume traditionnel. Un tel film “ferait fureur et serait une excellente manière de faire connaître la grande richesse et la diversité du patrimoine musical de l'Algérie”, a affirmé Mohamed Hazourli pour qui “il n'est pas besoin de studio pour cela, car l'immense beauté et la diversité des paysages de l'Algérie feraient très bien l'affaire”.