Un cadre de la Gendarmerie nationale a même précisé que le corps projette l'acquisition de “caméras hyperspectrales” montées sur des moyens aériens. Cet outil technologique serait d'une grande utilité dans le repérage aérien des plantations de cannabis. La Gendarmerie nationale a entamé, depuis le mois de juillet dernier, une lutte acharnée contre la culture de cannabis. En effet, le 18 août dernier, les éléments de la brigade de Gendarmerie nationale d'Iflain Ilmathen, dans la wilaya de Béjaïa, ont, grâce aux renseignements récoltés, investi un champ agricole situé dans le village de Boubezzi et y ont découvert une plantation de cannabis. Le propriétaire de l'exploitation demeure en fuite. Néanmoins, les éléments de la Gendarmerie nationale ont pu procéder à la saisie de 510 plants de cannabis, 9 kilos de résine de cannabis et 290 grammes de semence. Par ailleurs, le 7 août dernier, les éléments de la brigade de Gendarmerie nationale de Toudja ont découvert, au lieudit Tifekhfakhine, environs 100 plants de cannabis. Toujours dans la commune de Toudja, le 30 juillet dernier, ces mêmes éléments, sur renseignements du groupement de gendarmerie de Béjaïa, avaient également découvert, au lieudit Aït Smaïl Tizi Ouakdal, 500 plants de cannabis, tandis qu'à hauteur du village Tizi Ouakdal, 538 autres plants de cannabis ont été saisis, dès le lendemain, par les gendarmes de la compagnie de Gendarmerie nationale d'El-Kseur. Pour rappel, les éléments de la brigade de Gendarmerie nationale d'El-Ouata, dans la wilaya de Béchar, avaient réussi, en mars dernier, à mettre la main sur 1 619 plants de cannabis et 136 autres de pavot somnifère. Selon les derniers chiffres détenus par les services de gendarmerie, le bilan des saisies s'élève à plus de 37 000 plants de cannabis et d'opium, et ce, sans compter des stocks de sacs de différentes quantités et les plantations incinérées pour des considérations liées au relief accidenté. Face à un tel record en termes de saisie, le bureau de la lutte contre le crime organisé a tiré la sonnette d'alarme. Un cadre de la Gendarmerie nationale nous a même précisé que le corps projette l'acquisition de “caméras hyperspectrales” montées sur des moyens aériens. Cet outil technologique serait d'une grande utilité dans le repérage aérien des plantations de cannabis. En effet, chaque plante possède une signature lumineuse ou, en d'autres termes, une longueur spécifique d'onde du “faisceau du soleil” qu'elle absorbe et qui constitue en quelque sorte son empreinte digitale. Ces caméras sont capables de détecter cette propriété qui sera utilisée par les enquêteurs pour débusquer, dans les milieux inaccessibles, les champs de drogue. Cette lutte est d'autant plus importante qu'en plus du Maroc, d'autres menaces pointent à nos frontières, a ajouté la même source qui nous apprendra qu'”au Ghana, le cannabis, répandu dans le centre et le sud du pays, est connu sous les noms d'abonsam, tawa ou de wee, et pousse sur l'ensemble de ce territoire. Les plantations y seraient même protégées par la police locale. Au Nigeria, la situation est similaire”. Les Ghanéens et les Nigérians ont, de plus, entrepris d'exporter leurs modèles de production vers d'autres régions d'Afrique, notamment au Sénégal, au Bénin et au sud de la Gambie. De plus, les trafiquants nigérians procéderaient aussi à des essais de culture de pavot au Togo, Bénin, Tchad et au nord de la Côte d'Ivoire. Des expériences qui feront prendre une autre dimension au danger de la drogue si elles s'avèrent concluantes. Quant au Niger, nous avons appris que ce sont des projets d'irrigation financés par la communauté internationale qui servent pour l'arrosage des cultures de cannabis. Amina Hadjiat