Propulsée par une puissante machine, des talents d'oratrice et des sondages favorables, Hillary Clinton a tout pour remporter l'investiture démocrate en 2008 et occuper la Maison-Blanche, plutôt y retourner puisqu'elle y a déjà séjourné lorsque son époux, Bill, était, avant de céder la place à Bush, à la tête des Etats-Unis. Près de cinq mois après le début de sa campagne, l'ex-Première dame des Etats-Unis a laissé loin derrière elle ses deux principaux rivaux, l'ancien sénateur John Edwards et le sénateur noir de l'Illinois Barack Obama, qu'elle a rétamés lors de leur tout dernier face à face. Bien que l'histoire des présidentielles américaines soit jonchée d'exemples de candidats demeurés en rade après un départ tonitruant, Hillary Clinton est perçue comme beaucoup plus expérimentée et plus habile que ses rivaux démocrates. Dans les sondages, elle devance Barack Obama, plus jeune et plus en phase avec l'Amérique multiculturelle. Elle cloue au pilori les candidats républicains, dont le favori, l'ancien maire de New York, Rudy Giuliani, auréolé à la suite des attentats du 11 septembre. 59% d'Américains ont estimé qu'Hillary avait l'expérience nécessaire pour être présidente et la première femme à accéder à la Maison-Blanche. Elle-même se présente comme la meilleure candidate. La sénatrice de New York s'est entourée d'une équipe de professionnels qui défient l'administration Bush sur les principaux dossiers, avec, à leur tête, son époux, l'ancien président Bill Clinton. Barack Obama, qui a parié sur un désir de changement en 2008, avait beau la qualifier de “Bush-Cheney lite” en politique étrangère, critiquant son vote en 2002 pour l'entrée en guerre contre l'Irak, devra se résoudre à jeter l'éponge, même s'il a créé la surprise dans la collectes de fonds en recueillant au moins 32,5 millions de dollars au deuxième trimestre pour sa campagne. Il pourra encore tenir la route, mais pas au point d'arriver au bout de la course. D. B.