Pour la porte-parole du Parti des travailleurs, “Il y a un délit d'initié puisque les fermetures et les cessions de beaucoup d'entreprises sont prises en violation de la loi”. Intervenant, hier, lors de la clôture de l'université d'été de son parti qui se déroule à Boumerdès, Mme Louisa Hanoune a qualifié l'opération de privatisation des entreprises telle que menée actuellement, de pratique maffieuse et dangereuse punie par la loi. “Il y a un délit d'initié puisque les fermetures et les cessions de beaucoup d'entreprises sont prises en violation de la loi”, a affirmé la secrétaire générale du PT qui demande la mise en place d'une commission d'enquête au regard des preuves tangibles qui prouvent l'illégalité de ces décisions, a-t-elle précisé. Mme Hanoune cite l'exemple de l'échec de cette opération au complexe d'El-Hadjar et dans de nombreuses autres entreprises comme à l'Engi (Entreprise nationale des gaz industriels) qu'on veut céder pour une somme de 30 milliards de centimes, ce qui s'apparente, selon Mme Hanoune, à un véritable bradage, voire un “acte criminel”. L'oratrice a qualifié l'usine d'El-Hadjar version Mittal Steel-Arcelor comme une véritable caserne, mais s'est dit soulagée par les résultats obtenus par les travailleurs et leurs syndicats le qualifiant de “bon précédent”. Cependant, elle dit ne plus avoir confiance en cette multinationale et demande la renationalisation de ce complexe comme elle exige la dissolution du Conseil de participations de l'Etat (CPE) qui, selon elle, est à l'origine de cette situation, comme elle s'en est prise aux Sociétés de gestion de participations (SGP) de véritable Etat dans l'Etat. La présidente du PT a tenu à justifier ses attaques contre Temmar et Khellil tout en préservant le président de la République par “les désaccords et les contradictions enregistrés et qui existent entre le président et ses deux ministres”, rappelant que la voix de son parti a été toujours entendue à plusieurs reprises dans des sujets importants comme la loi sur les hydrocarbures, la réconciliation, l'intervention du FMI, tamazight, etc. “Nous ne sommes pas en désaccord avec les responsables, mais nous appuyons ce qui se fait bien, car nous sommes un parti politique”, a précisé Mme Hanoune. La responsable du Parti des travailleurs a dénoncé les dernières déclarations du ministre du Travail et de l'Emploi, M. Tayeb Louh, qui, selon elle, prépare un code de travail axé notamment sur la flexibilité de l'emploi, d'où le danger qui pèse sur l'existence même du syndicat dans le pays. “La contractualisation et la précarité de l'emploi sont synonymes de disparition des syndicats”, a-t-elle soutenu en soulignant que le pacte qui lie le PT à l'organisation dirigée par Sidi-Saïd n'est pas un secret, mais c'est une réalité car nos actions sont complémentaires et nous allons coordonner à l'avenir nos initiatives, a-t-elle soutenu tout en s'alignant sur la position du secrétaire général de l'UGTA qui avait dénoncé l'ingérence des ONG dans le mouvement syndical. Mme Hanoune a indiqué que son parti n'est pas un parti trotskiste comme on a souvent tendance à le croire, mais un parti des travailleurs qui tire ses origines des luttes des travailleurs dans le monde. Elle a également exigé un salaire minimum à 27 000 DA et a demandé la révision de l'article 87-bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail. Mme Hanoune a indiqué que le code de la famille comme le code de la nationalité ne sont pas appliqués sur le terrain, comme le montrent des centaines de familles en butte quotidiennement à des difficultés et à des entraves bureaucratiques. Elle a, également, demandé la suppression de l'immunité des députés qui doivent être considérés comme des citoyens égaux devant la loi, mais qui peuvent, toutefois, être libres d'émettre des opinions politiques. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a, par ailleurs, annoncé qu'elle assistera, sur demande de la communauté noire américaine, au procès des responsables de la catastrophe Katerina qui a frappé la Nouvelle-Orléans. “La catastrophe au-delà de son aspect naturel relève du racisme, pire de l'épuration ethnique visant les citoyens de peau noire. On a même tenté de fusiller des rescapés d'origine noire, alors que d'autres ont été expatriés vers d'autres contrées pour préparer l'arrivée des Blancs”, a affirmé la présidente du PT. “C'est à croire que l'époque de l'esclavagisme n'est pas encore révolue. Pis, elle subsiste encore”, a-t-elle ajouté. M. T.