Devant la recrudescence des crimes en tous genres, les services de la gendarmerie se mettent au diapason pour mieux lutter contre ces fléaux apparus après la décennie noire. Si le crime, sous toutes ses formes, inquiète la population qui voit ainsi l'insécurité s'installer, les forces de sécurité chargées de combattre les criminels craignent, pour leur part, la menace la plus immédiate, c'est-à-dire le lien existant entre le crime organisé et le trafic international de la drogue et, par conséquent, le blanchiment d'argent. Cette criminalité de plus en plus sophistiquée et ascendante, qui emboîte le pas à un terrorisme à l'article de la mort, génère des gains importants. Par ailleurs, la criminalité informatique et, eu égard aux sommes colossales que brassent les cybercriminels, constitue l'autre menace, en gestation certes pour le moment, mais les services de la gendarmerie se préparent à parer à toute éventualité. Dans un long article paru dans le dernier numéro de la revue de la Gendarmerie nationale, il ressort que les responsables de ce corps ont analysé la situation et ont mis au point les mesures adéquates pour réagir efficacement contre les nouvelles formes de crime. En effet, pour globaliser leurs activités illégales, les nouveaux criminels mettent à profit les nouvelles mutations sociales, notamment celles relatives à la libre circulation des personnes et des biens et au développement de nouvelles technologies. Les mêmes criminels, pour accroître leurs gains, n'hésitent pas à s'organiser en véritables “multinationales du crime”, avec des “succursales”, agissant dans différents domaines (cybercriminalité, narcotrafiquants et terrorisme). Comme toujours, les criminels sont les premiers à profiter de nouvelles découvertes scientifiques et technologiques et, en ce début du XXIe siècle, ils ont même pris des longueurs d'avance sur les services devant contrecarrer leurs illégales activités. Devant cette réalité, les responsables des services et, particulièrement, ceux du département de la Police judiciaire de la Gendarmerie nationale, mettent les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu et pouvoir enfin disposer de moyens efficaces pouvant être utilisés pour lutter contre la nouvelle criminalité. Le renseignement étant l'élément essentiel dans la lutte de toutes les formes de criminalité, les services de la Police judiciaire de la Gendarmerie nationale mettent l'accent sur cet aspect important et sur l'analyse des données ainsi récoltées. Pour réaliser ce but, la coopération de tous les services concernés sera privilégiée. Toujours dans le même but, les responsables de la police judiciaire préconisent la spécialisation des intervenants et ce, pour développer les capacités de la Gendarmerie nationale quant à la lutte contre les nouvelles formes de criminalité. Pour parvenir justement à ces spécialisations, la Gendarmerie nationale a entamé des formations adéquates tant en Algérie qu'à l'étranger au profit des officiers et des sous-officiers de la Police judiciaire. Par ailleurs, la mise en place de structures de police scientifique chargées de développer l'analyse criminelle qui valorise les enquêtes par des expertises scientifiques (empreintes digitales, ADN…) aidant à la matérialisation des preuves. C'est dans cette optique que seront réalisés deux laboratoires, l'un de criminalistique et l'autre de criminologie. Par ailleurs, la mise en place d'une banque de données automatisées relative à la criminalité, qui contiendra et qui pourra analyser les renseignements sur les individus et les groupes, représentera un outil de travail moderne et efficace. Le centre de documentation judiciaire regroupant toutes les bases de données criminelles et équipé de systèmes d'identification biométrique et balistique, participera efficacement à l'édification d'une organisation de Police judiciaire cohérente. Pour rendre efficaces tous ces moyens technologiques, les services de la gendarmerie ont formé des techniciens à même d'exploiter les résultats de ses outils ultramodernes. Saïd Ibrahim