Situé sur le bord de la RN1, le lotissement Balouh 3 représente la façade nord de la ville de Berriane dont il est distant de 3 kilomètres. Créé par arrêté n°122 du 4 mars 1991, soit depuis 16 longues et pénibles années, il est constitué de 347 parcelles de terrain censées compter plus de 2 000 habitants, soit un peu plus de 4% de la population de Berriane. Les parcelles acquises par les citoyens ont été cédées par actes de vente engagés et délivrés par l'ex-agence foncière de Berriane, aujourd'hui annexe de l'agence foncière de la wilaya de Ghardaïa. Le cahier des charges engageant les deux parties, l'acheteur (le client) et le lotisseur-vendeur (l'agence foncière), stipule clairement et expressément que le lotisseur- vendeur a à sa charge la viabilisation totale du lotissement en question et l'obligation de réunir toutes les conditions idoines et nécessaires afin que les acheteurs propriétaires puissent entamer la réalisation de leurs demeures dans un délai n'excédant pas… les trois ans. Et comme, il est connu et admis qu'avant que les acquéreurs puissent entamer quelques travaux que se soient, il est indispensable et même obligatoire que tous les travaux techniques de viabilisation soient assurés. Ceux-ci consistent en la réalisation des voies d'accès et le traçage des rues pour assurer l'alignement des constructions et, ainsi, permettre le passage, le transport et l'acheminement des matériaux de construction vers les terrains à bâtir. L'implantation doit se faire conformément au parcellaire établi de tous les lots pour éviter toute construction anarchique ou empiètement et ce, conformément aux règles urbanistiques définissant que les côtes de niveaux sont déterminées en fonction des tracés de la viabilisation. Le réseau d'alimentation en eau potable (AEP) doit être préalablement réalisé pour que les autoconstructeurs puissent entamer les fouilles. Les réseaux d'électricité domestique et d'éclairage publique doivent être réalisés au préalable car indispensables au lancement des travaux. Le réseau d'assainissement est primordial pour éviter toute éventuelle épidémie. Les installations du gaz de ville doivent être réalisées dans des délais raisonnables (sic). La programmation par les pouvoirs publics des équipements et infrastructures de base tels que l'école, le centre de soins, un lieu de culte, un terrain de jeu, des espaces verts, un centre culturel ainsi que des annexes d'APC et de la poste sans pour autant omettre de prévoir des moyens de transport avec tout ce que cela suppose comme abribus et lieux fixes d'arrêt sur le parcours. Ces indispensables services et équipements sont nécessaires et primordiaux à la sédentarisation de toute population aspirant à une vie sociale normale et équilibrée en ces lieux lointains et déserts. Seize ans plus tard, rien, absolument rien n'a été fait et ce, en dépit de la délivrance par les services techniques locaux du permis de construire aux acquéreurs des terrains qui ont, paradoxalement tout payés, alors que les services concernés ont failli à leurs engagements, pourtant clairement définis par le cahier des charges. Durant seize ans, les acquéreurs, regroupés au sein de l'association du quartier Balouh 3, se battent et multiplient les appels pour sortir de l'engrenage d'un mutisme assourdissant, sans aucun écho. Ils n'en peuvent plus. Entre-temps, leurs enfants ont grandi et vivent dans la promiscuité pendant que ce qui aurait dû être leurs nouveaux logements donnent l'image, vue de la route nationale, d'un ensemble difforme et de silhouettes lunaires inertes. L'association du quartier Balouh 3, qui a alerté toutes les autorités locales, régionales et nationales sur son calvaire, ne demande que la reconnaissance de ses droits et une vie décente pour ses enfants. L. Kachemad