La ville de Berriane renoue avec le calme après une nuit d'échauffourées ayant provoqué plusieurs blessés parmi les gendarmes dont certains gravement. L'un de ces gendarmes a perdu un oeil. De plus, ces événements ont été émaillés par des arrestations massives de jeunes dont le nombre n'a pas été divulgué par les forces de sécurité. Les faits remontent à la nuit de mardi dernier. Pourtant, durant toute la journée, rien ne laissait présager de tels incidents. Vers 22h30, deux camps de protagonistes se sont constitués devant une mosquée ibadite. Appréhendant une dégradation imminente de la situation, les forces de l'ordre s'interposent entre les deux groupes. Aussitôt, de violents affrontements ont lieu entre les jeunes et les éléments de la gendarmerie. Durant toute la nuit, les échanges seront émaillés de jets de cocktails Molotov et d'explosions de bombes lacrymogènes Le lendemain matin, les émeutes se propageront au quartier de Boudouaïa. Au moment où ils tentaient de fermer la RN1, les émeutiers ont fait face à l'intervention dissuasive de la police anti-émeute. Les affrontements ne baisseront d'intensité qu'aux environs de 10h. Cela dit, ces malheureux événements ont eu lieu, quelques jours après les déclarations faites par Daho Ould Kablia au sujet de la crise de Berriane. En effet, le ministre délégué chargé des Collectivités locales avait qualifié de «crise identitaire artificielle» les événements de Berriane. Ce jour-là, (samedi dernier), Daho Ould Kablia était en visite d'inspection du projet de transfert de l'eau de In Salah à Tamanrasset. Ce faisant, le deuxième homme du département de l'Intérieur était en compagnie de son collegue Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. Pour rappel, une feuille de route a été signée entre les représentants des deux communautés, malékite et ibadite, en mai 2009. Comportant 15 points, cette feuille de route a été élaborée en présence de Daho Ould Kablia en sa qualité de représentant de l'Etat. A ce sujet, ce dernier s'était félicité de n'avoir enregistré aucun incident depuis la signature dudit document. Sauf que depuis la fin de semaine dernière houleuse, la situation n'est plus la même. La ville de Berriane est située à 45 kilometres au nord du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa. Dans cette ville, le problème de «ghettoïsation» prévalant tant chez les ibadites que chez les malékites demeure entier. Dans le cas où la situation persiste et prend des proportions plus importantes, que compte faire l'Etat? La réponse nécessite un traitement politique adéquat de la question.