De violents affrontements ont eu lieu lundi après-midi, les seconds de la journée, entre forces de l'ordre et jeunes du quartier de Boudouala, véritable chaudron, et qui ont duré de 15h jusqu'aux environs de 19h. La route nationale, devenue par la force des évènements un enjeu de pression, de théâtre de contestation et de surenchère tous azimuts, a été encore une fois coupée pendant plusieurs heures, ce qui a provoqué, aux deux extrémités de la ville, une longue procession de camions, de bus et de véhicules. Sa réouverture a créé un méga-encombrement et une circulation s'étalant sur plusieurs kilomètres. Il nous a fallu plus d'une heure pour rejoindre Ghardaïa, qui n'est pourtant distante que de 45 km. Les affrontements ont été si violents que nous avons compté plus d'une dizaine de blessés parmi les forces de l'ordre, dont un officier blessé aux parties intimes par un gros boulon métallique propulsé par un lance-pierre. Se contentant uniquement de disperser les assaillants, les policiers n'ont pas opéré d'arrestations. D'ailleurs, même ceux arrêtés la matinée, au nombre de 7, ont été libérés après avoir été présentés au procureur de la République de Berriane. Le calme est revenu vers 19h après que des renforts conséquents du GIR eurent été acheminés de Laghouat. Investissant rapidement les venelles de ce quartier populaire et à coups de grenades lacrymogènes, les forces de l'ordre ont repoussé les assaillants loin de la route nationale, ce qui a permis sa réouverture en toute sécurité. Soulignons tout de même que le commandant du groupement de la gendarmerie nationale de Ghardaïa, le Lt-Cel Mokhtar Benguedira, dirigeait personnellement, et sur le terrain, les opérations en compagnie du chef de sûreté de wilaya, M. Mohamed Ouahrani. Il n'y a pas eu de dégâts ou d'incendies, les assaillants n'ont touché à aucun magasin ou domicile et encore moins aux véhicules et mobilier urbain, mais le centre-ville était complètement jonché de pierres et autres objets hétéroclites, ce qui lui donne ce désagréable visage de saleté repoussante. Contactés pour nous donner leur avis sur ces journées d'affrontements, des représentants de la société civile de Berriane ont préféré prendre du recul, avant de faire une analyse sur cette énième journée de violences.