Ces sorties successives sont une manière de donner un début de mise en œuvre à l'opération de charme destinée à valoir au Président les bonnes grâces de l'électorat. Youm El-Ilm, cette journée consacrée au savoir et qui donne chaque année à mesurer l'étendue de notre déficit dans ce domaine bien précis, aura offert l'occasion au président Bouteflika de mettre fin au mutisme pesant qui aura été le sien tout au long de ces dernières semaines. Ainsi, après Oran où on l'attendait sur des sujets brûlants, à l'occasion du 4e anniversaire de son élection à la tête de l'Etat pour, finalement, l'entendre disserter sur les thèmes de la modernité scientifique et technologique, Constantine l'a accueilli, hier, pour une visite dont la symbolique évidente n'a pas empêché qu'il s'exprime sur des sujets aussi divers que la guerre en Irak, l'école, l'économie de marché, la globalisation et l'accord avec l'Union européenne. A la fin de la même journée, le Président s'est brièvement montré à Bab El-Oued en haut patron d'une manifestation culturelle organisée pour marquer Youm El-Ilm, sous les ovations nourries des jeunes exposants. D'aucuns ont vu dans ces sorties successives soigneusement enveloppées dans la couverture médiatique du début de la cinquième année de son mandat une manière pour Monsieur Abdelaziz Bouteflika de donner un début de mise en œuvre à cette opération de charme destinée à lui valoir les bonnes grâces de l'électorat en vue d'un prochain quinquennat. Contrairement à ce qu'incite à conclure la recommandation lancée à Constantine de “prendre soin de l'Algérie”. Il demeure patent que, au moment où le champ politique présente des signes d'une agitation qui ne laisse pas d'inquiéter les observateurs avec, notamment, le départ annoncé du Chef du gouvernement et des indices de reconfiguration de l'activité partisane, la nation est plus que jamais attentive à la voix et aux actes du Président. Ce ne sont ni les propos servis en matière de réponses singulièrement laconiques et sèches aux questions d'un de nos confrères à qui il a accordé une interview, ni les supputations ouvertes par l'annonce des résultats d'un sondage sur la cote de popularité de M. Bouteflika, ni le silence sur la situation en Kabylie qui pourraient mettre fin à cette attitude perplexe des Algériens. M. A.