Le marché de l'équipement militaire algérien intéresse l'industrie de la Défense polonaise. Varsovie espère se placer sur un segment de choix, celui des équipements légers et spécifiques, notamment à la lutte antiterroriste. L'industrie polonaise de la Défense s'attend à de nouveaux contrats en Inde et compte apparemment opérer son entrée sur le marché militaire en Algérie. Le vice-ministre polonais de la Défense, Marek Zajakala, n'a pas caché les intentions de Varsovie de vendre des équipements militaires à l'Algérie, lundi, lors d'une conférence de presse en marge de la 15e exposition internationale d'industrie de la Défense à Kielce, Pologne. “Nous pourrions avoir dans un avenir proche quelques bonnes nouvelles pour notre industrie de la Défense des marchés indiens et algériens”, a soutenu Marek Zajakala, cité par l'agence Interfax. Il semble que les espoirs polonais d'entrer dans le marché algérien se fondent principalement sur les véhicules modulaires blindés de 8x8 Patria (AMV). Ces véhicules blindés à roues sont actuellement fournis aux armées polonaises et finlandaises. Ce véhicule présente l'avantage de pouvoir être adapté en fonction de la demande et des besoins des utilisateurs. Selon les sites web spécialisés dans l'industrie militaire, ce véhicule présente une très bonne mobilité en tout-terrain avec une maintenance à prix très compétitif. La famille des véhicules AMV 8x8 est composée de trois types, le véhicule de base en version véhicule de transport de troupe, de combat d'infanterie, de commandement, ambulance, antichar, antiaérien. Outre sa mobilité tactique, son poids léger comparativement aux chars beaucoup plus lourds offre une bonne protection contre les mines. Il s'agit d'un équipement léger et spécifique, notamment à la lutte antiterroriste. Ce type de véhicules pourrait servir, selon les experts, lors des opérations et offensives contre les fiefs terroristes dans les maquis d'autant que ces zones sont connues pour leur terrain naturel fortement accidenté qui entrave la circulation et la mobilité d'équipements plus lourds. Les maquis sont également minés. Si la commande algérienne pour ce type de véhicules militaires se confirme, il s'agirait d'une évolution de l'équipement militaire liée à un retour d'expérience sur le profil des missions et l'adaptabilité au théâtre des opérations. Les polonais comptent, d'ailleurs, sur ces différents arguments pour convaincre leurs homologues algériens. Pour ce qui est des équipements lourds, les avions de chasse, les chars, les missiles, Alger opte depuis des décennies pour l'équipement militaire russe. Un important contrat d'armement avait d'ailleurs été signé entre Alger et Moscou lors de la visite d'Etat du président Vladimir Poutine en Algérie en mars 2006. Alger poursuit également une politique d'ouverture envers ses fournisseurs tout en restant attachée à l'équipement russe. Ayant déjà annoncé sa volonté de moderniser les moyens et équipements de l'ANP et après la signature du contrat avec les russes, voilà que l'Algérie devient un client potentiel attractif. Samar Smati