Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, a catégoriquement démenti les propos qui lui ont été attribués sur le retour à la politique des éléments de l'Armée islamique du salut (AIS). “Malheureusement, il y a des journalistes qui se plaisent soit par incompréhension soit par intention de déformer les propos de responsables dont je fais partie”, a-t-il indiqué, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à la circonscription administrative de Jijel, en marge de la visite du président Bouteflika dans cette wilaya afin de rétablir la vérité sur la prétendue remise en selle des éléments de l'AIS et du FIS dissous. “La loi sur la réconciliation nationale et la loi sur les partis politiques sont très claires”, a répondu Zerhouni à la question de savoir s'il y a possibilité du retour de l'ex-AIS sous une autre forme, en l'occurrence un parti politique. “Il est formellement interdit à quiconque d'utiliser la religion à des fins politiques”, a encore indiqué le ministre de l'Intérieur sur un ton ferme s'appuyant sur l'article 26 de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Plus ferme et plus explicite, le ministre de l'Intérieur dira que “si vous voulez poser cette question, posez-la aussi aux familles dont les plaies et les blessures dues au terrorisme sont encore fraîches”. “Est-ce que ces familles qui ont perdu les leurs du fait du terrorisme acceptent que ces gens-là [AIS, ndlr] reviennent et participent aux élections ?” Pour appuyer encore une fois ses dires, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales rappellera ce qu'il a dit en 2001 à l'Assemblée populaire nationale (APN) à l'occasion de son interpellation sur le retour de l'ex-FIS sous une autre appellation. “J'avais fait un serment en 2001 en disant que je ne serai jamais celui qui réhabilitera le parti dissous”, a-t-il noté tout en martelant sur un ton qui ne souffre d'aucune ambiguïté : “Vous me connaissez suffisamment pour savoir que je dis ce que je fais et je fais ce que je dis.” Sollicité à propos du sort qui sera réservé aux Patriotes par les pouvoirs publics, le ministre de l'Intérieur sera tout aussi clair. “L'Etat, la République et la nation seront toujours redevables à ces gens-là qui ont défendu le pays”, dit-il avant d'annoncer l'institution d'un cadre juridique qui leur sera destiné. En l'occurrence, “lors de la conversion de la garde communale en police municipale, les premiers qui seront assurés de l'intégrer sont les Patriotes”, dit-il. Interrogé à propos de l'opération de Yakourène, le ministre de l'Intérieur a expliqué qu'“elle a été extrêmement positive, tant du point de vue du nombre des terroristes abattus que du nombre des terroristes qui se sont rendus”. Le ministre de l'Intérieur reviendra également sur les commentaires inhérents aux questionnaires qu'il a adressés aux quatre millions d'abstentionnistes. “Nous n'avons jamais voulu savoir pourquoi ils n'ont pas voté, notre démarche a été de savoir s'ils avaient changé de lieu de résidence, c'est tout”, dit-il arguant qu'il y a eu “700 000 familles qui ont changé d'adresse entre 2000 et 2007, et il était de notre responsabilité et de celui de l'administration de savoir s'ils ont porté ce changement sur les listes électorales”. “Sinon, s'ils votent ou non est une question de conscience, et nous n'avons pas voulu savoir pourquoi ils n'ont pas voté”, a-t-il dit. Intervenant par rapport aux projets inhérents à la wilaya de Jijel, le ministre de l'Intérieur expliquera qu'à l'occasion de la visite du président de la République, hier dans cette wilaya, un budget supplémentaire de 10 milliards de dinars lui sera alloué. La priorité des priorités ira, dit-il, à l'éradication des logements précaires dans cette wilaya. “Il y aura 3 000 logements qui seront destinés aux familles vivant dans des habitations précaires”, affirmera-t-il. N. M.