Le Premier ministre a coupé court aux rumeurs dont la presse s'était fait l'écho ces derniers jours. Ali Benflis ne démissionnera “jamais” de son poste de Chef du gouvernement. Saisissant l'opportunité de sa visite à Nouakchott pour présider avec son homologue mauritanien les travaux de la 13e session de la grande commission mixte algéro-mauritanienne, Ali Benflis a apporté un démenti catégorique à la rumeur le donnant pour démissionnaire de son poste de Chef du gouvernement. “Je n'ai aucune intention de démissionner”, affirmera-t-il sur un ton des plus fermes à l'adresse de la presse nationale qu'il a conviée à une rencontre à la villa d'hôtes du Palais des congrès de Nouakchott. Revenant à la charge eu égard à la sollicitation des journalistes quant à l'insistance de la rumeur le donnant pour partant du gouvernement, Ali Benflis rétorque d'un ton qui ne souffre aucune ambiguïté qu'il n'a pas pensé, qu'il ne pense pas et qu'il ne pensera jamais à démissionner. “Je suis là, ajoutera-t-il, pour servir mon pays et participer à sa construction.” D'ailleurs, le Chef du gouvernement, ne trouvant aucun argument pouvant expliquer sa démission de l'Exécutif, s'est interrogé : “Pourquoi démissionner ?” Peut-être pour des raisons de rivalités présidentielles ? s'interroge la presse. “Nous sommes loin de 2004”, relève Benflis arguant que même le FLN lors de son huitième congrès n'a pas inscrit la question à l'ordre du jour. “Le congrès du parti du FLN a dit qu'il ne fera pas entrer le pays dans une campagne électorale à long terme, c'est la raison pour laquelle il n'a pas inscrit la question de la présidentielle à son ordre du jour.” Concernant la rumeur qui le donnait pour sûr partant de la tête du gouvernement, Ali Benflis dit ne pas savoir “d'où vient la rumeur”. A cet égard, le Chef du gouvernement pense que son insistance pourrait signifier qu'“il y a probablement un problème quelque part”. “Peut-être que l'Algérie qui avance bien et à grands pas dérange ceux qui ont pensé que le pays était voué au projet de la régression et du retour en arrière”, s'est-il interrogé. Et d'ajouter : “Le FLN 2003 rénové et comme locomotive de progrès dérange aussi peut-être.” Toujours est-il que la rumeur ne déteint aucunement sur le moral du Chef du gouvernement, plus que jamais serein, souriant et confiant en lui-même. Il le dit d'ailleurs en soutenant : “Je suis à l'aise dans mes fonctions de Chef du gouvernement tout comme je suis à l'aise avec vous.” “Je conduis un gouvernement qui applique le programme du président de la République qui a eu l'aval du Parlement.” Dans cette optique, le Chef du gouvernement dément tout désaccord ou brouille avec le président de la République. “Le Chef du gouvernement n'a aucun problème avec le chef de l'Etat”, a-t-il martelé tout en soulignant que “le gouvernement fonctionne le plus normalement du monde et il n'y a aucun problème dans ce sens”. Quid des ministres du président ? “Moi, je ne connais pas ces ministres” , a-t-il répondu en indiquant : “Je connais les ministres soumis à une discipline gouvernementale et qui n'ont pas un programme gouvernemental dans leur tête et l'appliquent à leur guise”. Mais qu'en est-il du ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, qui a déclaré publiquement qu'il était un ministre du Président ? “Il faut lui poser la question à lui”, a lancé Benflis. “Moi, je suis sorti d'une école, celle du droit, qui recommande le respect de l'autre. L'ABC du métier de la défense est de ne jamais citer publiquement les gens et de toujours respecter les autres. C'est pour cela que je ne nommerai pas les gens”, a-t-il expliqué. Dans la foulée, le patron de l'Exécutif trouve inopportun un remaniement gouvernemental en soutenant qu'“il n'est pas à l'ordre du jour.” N. M. Signature de 5 protocoles d'accord Cinq protocoles d'accord ont été signés, hier, entre l'Algérie et la Mauritanie à l'issue des travaux de la 13e session de la commission mixte algéro-mauritanienne, qui se sont déroulés à Nouakchott. Les protocoles d'accord en question intéressent les secteurs de la pêche, de la formation professionnelle et de la jeunesse et des sports. D'autres textes sont, par ailleurs, en voie de finalisation et seront bientôt signés entre les deux parties. Il s'agit, entre autres, de conventions consulaires, de convention en matière d'utilisation des ressources humaines et des échanges de lettres relatifs à la tarification des produits à l'exportation bénéficiant d'exonération. Dans ce cadre, la coopération bilatérale algéro-mauritanienne connaîtra, dans l'avenir, une véritable refondation. Cette refondation consiste à dissocier les relations entre les deux Etats de celles menées entre les opérateurs économiques. Le Chef du gouvernement, Ali Benflis, qui a présidé avec son homologue mauritanien la 13e grande commission mixte a souligné que dans l'avenir, “les questions économiques devront recevoir un traitement économique entre les deux pays et ne bénéficieront plus d'un traitement politique”. N. M.