“Tout d'abord, je tiens à préciser qu'aucun préavis de grève n'a été officiellement déposé au niveau du bureau d'ordre. Quant aux prétendues mauvaises conditions d'hygiène motivant ce mouvement, je vous invite à m'accompagner sur les lieux pour constater une toute autre réalité.” C'est en ces termes que le P/APC de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina, a répondu à notre question relative à une grève décidée dès le premier jour du Ramadhan par un groupe de commerçants ayant contacté notre rédaction. Ces commerçants motivent leur action par les conditions d'hygiène intenables dans lesquelles se trouve le marché Ali-Mellah, situé dans le quartier du 1er-Mai. Répondant à la proposition du maire, nous effectuons un petit déplacement au niveau du marché où nous avons trouvé une situation jusque-là cachée au regard des visiteurs. S'il est vrai que le passage qui sépare le bloc des fruits et légumes de celui des viandes et de l'alimentation générale est dans un état de saleté lamentable, une situation justifiée, dit-on, par la présence de marchands de poisson non inscrits à la poissonnerie et à la benne à ordures, l'intérieur du marché ne souffre d'aucun manquement à l'hygiène. “Je peux attester que les entreprises privées et Net Com chargées du maintien de la propreté des lieux font leur travail correctement et conformément aux clauses du cahier des charges”, dira M. Bourouina. Ce dernier explique que ce problème connaîtra définitivement une solution, et ce, dès la réouverture prochaine de la poissonnerie, entièrement rénovée aux normes requises, et la réfection de l'égout entrant dans le cadre du réaménagement du marché appelé à subir de grandes transformations dont certaines sont déjà en cours. Profitant de cette visite inopinée, le P/APC nous fait découvrir la face cachée du plus grand marché de la capitale. Une course effrénée à l'occupation du terrain est décidée unilatéralement par les commerçants. Sans crier gare, on s'empare du moindre pouce, quitte à empiéter sur le passage réservé aux visiteurs. Ainsi, le petit local de quelques mètres se voit agrandi du double de sa surface si ce n'est plus. Il ne reste alors pour le visiteur qu'un passage exigu qu'il doit encore disputer à d'autres petits marchands. C'est justement cette situation qui génère les bousculades entre passants et favorise le travail des pickpockets. Et le comble de tout cela est que bon nombre de commerçants ne sont pas en règle avec la municipalité. “Ce sont également eu qui sont à l'origine du prétendu préavis de grève que des personnes mues par des intérêts personnels manipulent”, dira le P/APC. Mais ce n'est, selon M. Bourouina, qu'une question de temps et tout rentrera dans l'ordre. L'opération révision des carnets est pratiquement close, ce qui fera ressortir les intrus et les non-ayants droit. ALI FARÈS