Le plus jeune Premier ministre de l'après-guerre au Japon, Shinzo Abe, très affaibli par des scandales, a jeté l'éponge, moins d'un an après son arrivée triomphale au pouvoir. Il quitte aussi la direction du Parti libéral-démocrate (PLD), le grand parti de la droite nippone qui cherche son remplaçant. C'est l'actuel numéro deux du PLD et ancien ministre des Affaires étrangères, Taro Aso, un nationaliste comme Abe, qui est favori pour lui succéder. Depuis la déroute historique du PLD aux élections sénatoriales du 29 juillet, Abe était en sursis, contesté jusque dans son propre camp. Son départ était devenu inévitable à la suite d'un nouvel effondrement de la cote de popularité et la prochaine publication de très mauvais sondages. Son gouvernement a été déstabilisé par une série de scandales financiers. L'opinion lui reprochait, outre les scandales éclaboussant son entourage, des convictions idéologiques droitières éloignées des soucis quotidiens des Japonais. “Sans la confiance et le soutien du peuple, a reconnu Abe, j'ai conclu que je devais assumer ma responsabilité morale afin de débloquer la situation.” Le Premier ministre démissionnaire allait être malmené par la diète qui a programmé un débat sur la prolongation controversée de la mission militaire en Afghanistan, l'opposition de centre-gauche, qui contrôle le Sénat depuis la fin juillet, avait l'intention d'obtenir l'organisation d'élections législatives anticipées. R. I./Agences