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“Les redoublants constituent 15% de la population scolarisé”
Soulimane Bachir, université d'Oran
Publié dans Liberté le 15 - 09 - 2007

Ecole sinistrée, échec scolaire, déperdition à tous les niveaux, taux d'exclusion frisant les records, les mots ne sont pas de trop pour qualifier un état des lieux résumé dans cette phrase prophétique du regretté Boudiaf : “L'école est sinistrée.” Un constat qui se généralise à toutes les écoles d'Algérie instituant l'échec scolaire en véritable baromètre de la société. Dans sa thèse d'Etat, à soutenir prochainement, le psychosociologue Soulimane Bachir de l'université d'Oran impute clairement ce phénomène à des dysfonctionnements du système éducatif qui ont fait que l'élève, à un des stades obligatoires de passage, se retrouve contraint par la rigidité du système à quitter l'école.
“Le système scolaire institue trois barrages au cours desquels une proportion importante des scolarisés se retrouve soit en formation professionnelle dans le meilleur des cas et pour une infime minorité, soit dans la rue ou à la maison pour la majorité”, dira-t-il. Ces trois “concours” sont le passage de la 6e à la 7e année fondamentale (ex-passage en 6e), le passage en cycle secondaire, c'est-à-dire en 1re AS, et enfin le baccalauréat. C'est ainsi que l'entrée en 7e AF restait, malgré les principes et les textes de l'école fondamentale de l'époque, impossible pour 18% des inscrits en 6e AF. Les deux autres obstacles sont le passage en 1re AS “régimenté” à une certaine époque à 50%, et ce, quels que soit la moyenne et le niveau scolaire. Les gestionnaires avaient justifié ce véritable barrage par la nécessité de la gestion des flux d'entrées et de sorties.
Et enfin, celui du baccalauréat dont le taux de réussite gravite autour de 25% à 30% selon les années. Ainsi, à chaque passation de témoin entre une promotion sortante et une nouvelle, un contingent de “cartables” vient augmenter le nombre des exclus, qui se retrouvent à la rue sans qualification, le système ne prévoyant rien pour peu, ou peu de choses, tout à fait en inadéquation avec l'énorme demande. Pour notre interlocuteur, le mal est plus profond et il est à chercher dans les bouleversements de la relative jeune histoire de notre système éducatif. “Depuis l'Indépendance, près du quart du budget de la nation était consacré à l'éducation et à la formation. C'est ainsi que, dès la rentrée scolaire de l'automne 1962, près de 900 000 élèves des primaire et secondaire étaient inscrits, représentant 8,5% de la population totale estimée, elle, à dix millions d'habitants.” Une volonté politique manifeste de promouvoir un “Algérien nouveau, moderne et enraciné dans sa culture millénaire”, en donnant à tout enfant la possibilité de s'instruire.
“Cependant, le processus d'algérianisation des contenus et des programmes pédagogiques et du personnel enseignant a été très rapide et a obéi beaucoup plus à une logique politique qu'à une nécessaire action planifiée et programmée. Ce qui a eu pour conséquence de produire un personnel déqualifié”, ajoutera-t-il. “Ce processus d'algérianisation couplé à celui de l'arabisation a fortement contribué à une baisse sensible de la qualité de l'enseignement, du niveau scolaire des élèves et aussi à une forte dévalorisation de l'instance scolaire dans la société. D'où depuis quelques années, un développement important de la déperdition scolaire (sous forme d'abandon) et du désinvestissement des familles et des jeunes, d'autant plus important qu'était l'espoir investi dans l'Ecole pour “s'en sortir”, pour quitter la sphère de la pauvreté et de l'analphabétisme”. Pour M. Soulimane, l'autre tare du système est liée au taux anormal de redoublement, surtout qu'il n'améliore en rien la qualité de l'apprentissage des élèves. “Ces redoublants représentent près de 15,50% de la population scolarisée”.
Saïd Oussad


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