Ce recul des activités touristiques dans le monde pourrait s'accentuer si les menaces d'attaques américaines sur l'Irak arrivent à se concrétiser. Les attentats du 11 septembre 2001 qui ont frappé les Etat-Unis n'ont pas été sans conséquence sur la vie touristique dans le monde. L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) a enregistré, en effet, une nette régression dans tous les pays réputés pourtant pour leur développement avéré dans ce secteur. Les chiffres avancés sont édifiants. Les arrivées de touristes internationaux ont baissé de 697 millions en 2000 à 693 millions en 2001, engendrant des pertes sur le plan financier. Les recettes en devises sont passées de 474 milliards à 462 milliards de dollars US durant la même période. Les attaques du 11 septembre ont poussé les touristes de par le monde à réfléchir par deux fois avant de programmer un voyage vers d'autres continents ou même à travers leur région. Dans ce sens, la demande a connu une baisse sans précédent. L'appréhension d'un déplacement par avion a atteint les voyageurs. Si quelques événements, dont la Coupe du monde en Asie, ont pu, un tant soit peu, redresser la barre, les menaces d'attaques américaines sur l'Irak, en revanche, ne font qu'envenimer la situation déjà très tendue. Ainsi, la probable reprise des activités touristiques dans le monde, prévue initialement pour l'année en cours, risque d'être différée pour les années à venir. Selon une information publiée par l'hebdomadaire L'Intelligent, l'OMT s'attend à une relance de ce secteur à la fin de cette année, à la seule condition que la situation économique dans le monde s'améliore et que les opérations militaires au Moyen-Orient cessent. Sinon, disent les experts de l'organisation, d'ici à 2020, le tourisme créera annuellement des flux estimés à plus de 2 milliards de voyageurs. Ce qui, en toile de fond, n'est pas négligeable pour les pays africains. Ces derniers ne doivent pas, pour leur développement, laisser passer une telle chance d'engranger autant de rentrées en devises. L'Afrique recevrait en moyenne plus de 28 millions de touristes chaque année. Pour concrétiser cet objectif, il est, toutefois, demandé à ces pays de revoir leurs conditions d'accueil ainsi que leurs prestations de services. L'Algérie n'a pas, faut-il le souligner, échappé à ce phénomène. Le tourisme dans notre pays est presque à ses premiers balbutiements. C'est un secteur qui se cherche encore. Des efforts ont été fournis, des stratégies élaborées et des politiques mises en œuvre, mais les résultats restent en deçà des attentes. Le tourisme n'a, à ce jour, pas réussi à “séduire” tous les décideurs. En dépit de ses bienfaits considérables à l'avenir pour la relance économique, il demeure, cependant, tributaire d'une volonté politique réelle et d'une attention particulière de la part du gouvernement. Pour rappel, le potentiel de production des activités se limite actuellement à 17 entreprises publiques qui ont à leur charge un patrimoine hôtelier composé de 74 établissements, en plus des résidences de l'Etat du Club-des-Pins et de Sahel et l'hôtel Sheraton appartenant à la Société d'investissement hôtelier (SIH). Le parc hôtelier global offre une capacité d'hébergement évaluée à 68 000 lits. Cette offre est considérée comme faible sur les plans qualité et quantité. Ce constat peu reluisant du tourisme en Algérie a poussé le département de M. Dorbani à revoir sa stratégie. Il s'appuie sur la valorisation et la diversification des potentialités existantes et l'attrait des investisseurs nationaux et étrangers. Il est de ce fait indispensable d'encourager la libre initiative en levant toute contrainte empêchant le bon déroulement des activités et la réalisation des projets. Ceci passe impérativement par la création d'un climat favorable, entre autres, une offre foncière incitative par le biais des zones d'expansion touristique (ZET) aménagées. Une étude est, à cet effet, engagée pour l'aménagement de 20 ZET sur les régions côtières. Par ailleurs, le ministère compte revoir à la hausse les capacités d'hébergement touristique additionnelles qui s'élèveront à 50 000 lits dans les 7 années à venir. L'apport en volume d'investissement par le privé atteindra les 75 milliards de DA. Les flux touristiques vers l'Algérie passeront, selon les prévisions du ministère, de 174 000 de touristes étrangers en 1999 à 1,2 million en 2010. Les visiteurs nationaux augmenteront, selon la même source, de 607 000 à presque 1 million. Reste à savoir si le département de M. Dorbani saura concrétiser ses ambitions. B. K.