Le navire battant pavillon turc, transportant plus de 16 000 tonnes de phosphates de fabrication israélienne saisis au port d'Annaba depuis le début du mois d'avril courant par les services de sécurité et des douanes algériennes, a quitté avant-hier le port d'Annaba. La cargaison, qui était destinée à un opérateur économique de la région d'Annaba, a été découverte par des douaniers, lesquels ont aussitôt informé les autorités portuaires et ont alerté les services de police et de Gendarmerie nationale de la nature du produit et de son origine. Les premiers éléments d'information recueillis auprès des services concernés révèlent que le phosphate a été chargé au port israélien de Haïfa au bénéfice d'un homme d'affaires, originaire de la Turquie, qui l'a acheminé au port d'Annaba au profit d'un importateur algérien. L'on affirme que l'enquête, déclenchée par les services concernés, a permis d'identifier l'importateur, un opérateur économique activant dans la région d'Annaba et possédant une entreprise dénommée Agritec, spécialisée dans le traitement et la transformation des engrais phosphatés destinés aux agriculteurs. Aujourd'hui, on affirme que le bateau en question a été renvoyé par l'importateur pour échapper aux sanctions dont il allait faire l'objet s'il avait déposé la déclaration de douane (factures et certificat d'origine de la marchandise), car la loi (code de commerce) prévoit de saisir la marchandise qui porte une indication israélienne et de pénaliser l'importateur par une amende qui représente deux fois la valeur de la marchandise. Les services des douanes ont évalué la valeur de la marchandise à quatre milliards de centimes. Si l'importateur avait déposé la déclaration de douane, il aurait perdu la marchandise (saisie) et payé deux fois 4 milliards de centimes d'amende, soit 8 milliards, indiquent les douaniers. Devant l'impossibilité de faire rentrer la marchandise, et malgré ses efforts, l'importateur a préféré renvoyer le navire d'où il est venu, la ville de Haïfa (Israël). B. B.