Sept opérations de maintien de la paix sur 20 dans le monde sont en cours sur le continent africain. La plus ancienne est la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), instaurée en 1991 à la suite de l'accord entre le Maroc et le Front Polisario. Des Casques bleus sont déployés en Côte d'Ivoire, en République Démocratique du Congo, en Ethiopie et en Erythrée, au Libéria, au Soudan (2 missions), en République centrafricaine et au Tchad. Selon Jean-Marie Guéhenno, secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la Paix des Nations unies, le coût de ces opérations s'élève à 5,3 milliards de dollars et, avec les opérations prévues au Soudan et au Tchad (Minurcat), l'enveloppe atteindra les 7 milliards de dollars. Un budget très faible comparé aux dépenses militaires internationales, mais important en soi si on envisage ces dépenses pour le développement. Ce qui induit la question de l'impact de ces dépenses. L'ONU affirme l'utilité des Casques bleus. Grâce à eux, des progrès incontestables ont été faits dans des pays comme la Sierra Leone ou encore au Libéria. Mais, ailleurs, dans le Sahara occidental, en Afrique centrale et dans sa corme est, la situation reste un sujet de grande inquiétude. Là, l'ONU tire son épingle du jeu ! Au Congo, l'Etat n'arrive pas affirmer non plus son autorité dans l'est de son territoire. Au Sahara occidental, les négociations n'aboutissent pas mais le jeu et les tergiversations du Maroc ne sont pas dénoncés. Au Darfour, il faut que des négociations s'engagent entre les rebelles et le gouvernement soudanais pour installer la Minuad. L'ONU se désole en affirmant qu'aucune force de maintien de la paix ne peut se substituer aux négociations entre protagonistes d'un conflit ! À ces questions de fond s'ajoute des problèmes de logistiques. Par exemple, pour la force hybride Union africaine-Nations unies au Darfour, il manque encore des capacités d'intervention, à savoir 2 compagnies de transport terrestre et 3 unités d'hélicoptères tactiques, soit 18 hélicoptères en tout, se désole Guéhenno qui avoue n'avoir pas reçu d'offre des pays contributeurs. C'est essentiel pour le transfert des opérations de l'Amis (Mission de l'Union africaine au Soudan) à la Minuad. Comment alors sera financé l'Ecole internationale de formation de troupes africaines destinées aux opérations de maintien de la paix de l'ONU en Afrique ? Un projet sous l'égide des Nation unies et de la France. Les expériences ont montré qu'il fallait avoir des forces de police formées et dotées du sens de leur mission. Les exemples de dépassements et d'agressions sexuelles de Casques bleus foisonnent dans le continent. D. Bouatta