Analyse Le secrétaire général des Nations unies a déclaré vendredi qu'une sortie de l'impasse au Sahara occidental entre le Maroc, le Front Polisario et l'Algérie semblait plus éloignée que jamais. Dans un rapport au Conseil de sécurité, M. Annan a également évoqué la possibilité d'une réduction de la force d'observation du cessez-le-feu de l'ONU en place sur ce territoire depuis 1991, au coût de 3,7 millions de dollars par mois. «Lorsque j'ai présenté mon précédent rapport en avril 2004, il n'y avait pas d'accord entre les parties sur le plan de paix pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», déclare M. Annan. «Un tel accord apparaît plus lointain aujourd'hui. Il n'existe pas non plus d'accord quant aux mesures qui pourraient être prises pour surmonter l'impasse actuelle», ajoute-t-il. Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole quasi désertique, mais riche en phosphate, a été annexé par le Maroc en 1975. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, a pris les armes l'année suivante pour obtenir l'indépendance. Le Polisario a mené une campagne de guérilla contre le Maroc jusqu'en 1991, quand un cessez-le-feu a été instauré sous l'égide de l'ONU. Mais depuis, Rabat a rejeté un plan de paix de l'ONU auquel le Polisario avait donné son accord. Selon ce plan, négocié par l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker, le Sahara occidental devait obtenir l'autonomie pour une période de transition de cinq ans, avant la tenue d'un référendum sur l'indépendance. Dans son rapport, M. Annan indique que selon les responsables du maintien de la paix, le nombre des observateurs militaires de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) pouvait être diminué d'environ 16%, passant de 230 actuellement à 193, décision qui est du ressort du Conseil de sécurité. «Il n'y a eu aucun signe indiquant que l'une quelconque des parties aurait l'intention de reprendre les hostilités dans un avenir prévisible», dit-il, ajoutant toutefois que toute réduction au-delà de ce seuil «porterait préjudice au rôle de l'organisation». Les Etats membres de l'ONU ont exprimé leur préoccupation devant l'augmentation du nombre, de l'ampleur et du coût de ses opérations de maintien de la paix dans le monde et ont souhaité des réductions dans les régions où la situation sur le terrain s'est stabilisée. Le Conseil a approuvé vendredi une réduction de 30% du nombre des troupes de maintien de la paix à Chypre.