Le constat de la désaffection frappante de l'électorat lors des dernières législatives et la lecture accablante pour les partis qui en a été faite devraient inciter à un sursaut de dynamisme de ces derniers pour renverser un tant soit peu la tendance. Deux semaines de campagne pour les élections locales du 29 novembre, et l'ambiance est restée morose. Mis à part les médias, journaux, télévision et radios, qui rendent compte journellement des activités des partis pour la majorité de la population, c'est presque, est-on tenté de dire, un non-événement. C'est vrai que voir des candidats et des représentants de parti se relayer devant l'écran et distiller leur programme, leurs promesses, n'a rien d'attrayant. Cela tient beaucoup plus de la lecture froide d'un communiqué, avec les plans figés, que d'une tentative d'intéresser et d'attirer l'électeur. Le constat de la désaffection frappante de l'électorat lors des dernières législatives et la lecture accablante pour les partis qui en a été faite devraient inciter à un sursaut de dynamisme de ces derniers pour renverser un tant soit peu la tendance. Ce qui ne semble pas avoir séduit les partis qui sont partis en campagne avec, dans les bagages, des calques des précédentes joutes. Mêmes thèmes pour certains, mêmes réflexes, alors que les enjeux sont plus grands et complexes. L'administration incarnée par Nourdine Zerhouni, qui ne s'est pas empêché d'accuser les partis d'être en décalage avec la société et de les appeler à faire leur mise à niveau, a eu bon dos. Ceux-ci accusent l'administration de parti pris, soit, mais ils n'ont pas non plus fait de miracle pour changer leur comportement vis-à-vis de celui qui glisse sa voix dans l'urne. Et tous les leaders des partis sont enfin sortis rencontrer le peuple dans des meetings qui rappellent des élections législatives ou la présidentielle par la mobilisation au sommet. Est-ce peut-être là la réponse des partis à celui qui les a accusés de retard sur la société ? Tout porte à le croire. Et de se mettre à sillonner le pays à la place des candidats pour donner de l'intérêt à cette chose électorale désertée. C'est aussi une réponse en y mettant un peu d'orgueil pour drainer les millions de voix indifférentes. Difficile défi et pari risqué tant est que la fronde, la désaffection ou l'abstention s'est ancrée, des élus étant en cause pour une grande part, comme une tradition qui se nourrit de la méfiance. Méfiance à laquelle les chefs de parti semblent s'attaquer pour chasser le spectre de “partir à la pêche le 29/11” du ciel algérien. Auront-ils alors gagné la bataille ? D. B.