Par correction, je n'ai pas estimé devoir refuser l'invitation, qui m'a été adressée par le directeur d'El Khabar, de me prêter à un entretien avec ses collaborateurs dans le cadre de sa rubrique “Petit-Déjeuner”. J'avais, pourtant, toutes les raisons de décliner la proposition, sachant que les responsables de ce journal n'ont pas fait droit à ma demande de publication d'une mise au point après l'insertion dans leur édition du 12 avril 2003 d'un article où j'ai été personnellement mis en cause. Je me suis donc rendu à cet entretien qui s'est déroulé mercredi, dans une ambiance conviviale, persuadé que le sens de l'éthique et de la déontologie allait prévaloir. De fait, ma suggestion d'utiliser un magnétophone n'a pas été retenue par mes hôtes qui ont affirmé qu'il n'en était nullement besoin et m'ont assuré que questions et réponses allaient être reproduites fidèlement par les journalistes participant au débat. Or, à la lecture des comptes-rendus publiés dans l'édition d'hier, ma surprise a été à l'égal de mon indignation devant le traitement réservé à mes déclarations par les rédacteurs des différents articles. Quelques répliques correctement reproduites voisinent avec des synthèses erronées, des données inexactes, des résumés approximatifs, des propos purement fictifs dont le seul bon sens obligerait pourtant à reconnaître que je n'aurais jamais pu les tenir. Suite à quoi, j'ai pris contact téléphoniquement, dans la journée de samedi, avec le directeur de la publication d'El Khabar qui m'a donné l'assurance formelle de publier dans l'édition du 27 avril la mise au point que je comptais lui adresser. Ladite mise au point, qui ne visait qu'à démentir des propos qu'on m'avait prêtés, soit intentionnellement, soit parce que mes interlocuteurs avaient mal compris, n'a pas été insérée ainsi que M. Ali Djerri s'y était engagé. Elle lui avait été pourtant adressée par fax, et ses services en avaient accusé réception, le samedi 26 avril, bien avant l'heure de bouclage du journal en langues arabe et française. Devant ce déni de l'usage du droit de réponse auquel m'autorise la loi, et afin de lever les équivoques introduites par le compte-rendu de l'entretien avec El Khabar, qui me porte un grave préjudice, je vous prie de publier le texte intégral de la mise au point envoyée à ce journal. Nous publions ci-après et in extenso la mise au point adressée par Issad Rebrab au quotidien El Khabar : ISSAD REBRAB M. Le directeur du quotidien El Khabar. A la suite de la publication dans votre édition d'hier du compte-rendu de mon entretien avec vos journalistes dans le cadre de la rubrique “Petit-Déjeuner”, je vous prie instamment d'insérer dans votre édition de dimanche 27 avril la mise au point suivante : “Contrairement à ce que vous avez publié, je n'ai jamais déclaré qu'un grand général m'ait aidé à régler mon problème avec le fisc. A cette question d'impôt, j'ai répondu, en effet, qu'elle s'inscrivait dans tout ce qui a été entrepris contre moi par l'ancien Chef de gouvernement, Belaïd Abdesselam, dans un véritable règlement de comptes. A ce sujet donc, j'ai répondu, textuellement, que je n'ai de général ni avec moi, ni derrière moi, ni à mes côtés, ni devant moi. J'ai ajouté que ce qui est terrible chez nous, c'est que derrière chaque succès on croit voir l'intervention d'un général. Que dans la réalité des choses, la réussite est avant tout le résultat d'un effort personnel, que les 99,99% des généraux algériens ne disposent, en fait de ressources, que de leur solde ou de leur retraite et que ce n'est pas parce qu'un ou deux officiers supérieurs en retraite sont dans les affaires qu'il faut étendre ce constat à tous les autres. J'ai bien expliqué que lorsque j'ai eu des problèmes avec Belaïd Abdesselam, celui-ci a chargé les services de sécurité d'enquêter sur mes affaires. Les services de sécurité ont mené leurs investigations sans aboutir à une quelconque charge contre moi. Devant cette situation, l'enquête a été confiée par le même Belaïd Abdesselam à la gendarmerie et, au bout de trois mois, le commandant qui en était chargé est venu me dire que l'enquête n'avait rien révélé et qu'il s'agissait d'un règlement de comptes. Je ne pouvais qu'être heureux d'entendre des responsables de la sécurité s'exprimer de la sorte. Cela prouvait que quelque chose était en train de changer dans les mentalités en Algérie. J'ai enfin déclaré, au sujet de ce problème d'impôt, que, les enquêtes n'ayant pas abouti, le Chef du gouvernement de l'époque avait braqué contre moi le directeur régional des impôts à qui il avait promis un poste de directeur central au ministère des Finances, moyennant quoi, ce fonctionnaire devait m'imposer pour un montant de 200 milliards de centimes. La somme a été ensuite réduite à 80 milliards, puis à 50, puis à 30 et, enfin, à 10 milliards. La direction des impôts ayant refusé de me recevoir, j'ai été obligé d'écrire à toutes les hautes instances du pays et en particulier à la présidence de la République pour, enfin, obtenir cette audience. Le problème n'a été réglé que lorsqu'on a fait le recours auprès de la commission idoine et il n'a été fait droit à ce recours qu'il y a un an. En ce qui concerne la prétendue utilisation du marché clandestin pour le financement de mes importations du rond à béton, je n'ai jamais rien déclaré de tel. J'ai simplement rappelé qu'à I'époque, I'Algérie était en pleine récession économique et que l'Etat avait démonopolisé l'importation et autorisé les opérateurs privés capables de mobiliser des financements extérieurs à importer. Je n'ai, quant à moi, pour importer du rond à béton indispensable pour le marché algérien, à aucun moment recouru au marché noir de la devise. Empruntant à 24 mois sur le marché international, puis en vendant cash, nous avons constitué la trésorerie des banques publiques et qu'entre-temps nous avons réalisé notre complexe sidérurgique qui est entré en production effective et a fabriqué du rond à béton algérien. S'agissant de l'histoire des GIA, à aucun moment, je n'ai déclaré avoir versé quoi que ce soit à cette organisation. La meilleure preuve étant qu'ils m'ont démoli mon complexe sidérurgique. J'ai dit, par contre, que j'ai répondu, à l'époque, aux sollicitations de l'APC de Larbaâ pour les œuvres socio-éducatives communales (handicapés et club sportifs). Je ne comprends pas ce qui a incité votre journaliste à écrire ce qui été publié. En dernier lieu, je tiens à vous faire remarquer que je n'ai jamais déclaré être intervenu ni m'être mêlé en quoi que ce soit dans la transaction portant l'achat de Sogedia par Savola.” Je ne m'attarderai pas sur d'autres approximations de détail contenues dans le compte-rendu, mais j'insiste pour que les précisions ci-dessus puissent être publiées dans leur intégralité dans votre édition du 27 avril.