Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad jubile, Bush est pris à partie par ses propres agences de renseignement. C'est une victoire pour l'Iran après le rapport faisant état d'une suspension de son programme atomique militaire, et Ahmadinejad y a même vu une raison supplémentaire de poursuivre les activités nucléaires. Ce rapport vise à sortir le gouvernement américain de l'impasse, mais il s'agit de la déclaration de la victoire du peuple iranien face aux grandes puissances, a dit le président dans un discours retransmis par la télévision. Les 16 agences de renseignement américain ont estimé que l'Iran avait suspendu son programme nucléaire militaire depuis 2003, et que le pays était sensible aux pressions internationales pour ne pas le réactiver. Leur rapport devrait, de toute façon, compliquer la tâche des occidentaux face aux réticences de la Russie et de la Chine d'accentuer les sanctions contre la République islamique. L'ambassadeur de Chine à l'ONU, Wang Guangya, a estimé qu'en ce qui concerne l'étude de nouvelles sanctions, les membres du Conseil devront y réfléchir, maintenant les choses ont changé. En revanche, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a engagé les membres permanents du Conseil à ne pas relâcher leurs efforts pour faire plier Téhéran. Le calendrier doit être de poursuivre le projet de résolution du Conseil de sécurité et les autres pressions que nous sommes en train de mettre en place, a dit Mme Rice. L'Iran fait l'objet de trois résolutions du Conseil de sécurité, dont deux assorties de sanctions, à cause de son refus de suspendre notamment son enrichissement d'uranium. Il est aussi soumis à des sanctions unilatérales des Etats-Unis et aux pressions de ces derniers sur les grandes banques internationales pour cesser toute relation avec la République islamique. La ministre des Affaires étrangères israélienne, Tzipi Livni, a fait savoir qu'elle sera à Bruxelles vendredi pour plaider en faveur d'un durcissement des sanctions internationales contre l'Iran. Israël s'est inscrit en faux contre le rapport du renseignement américain, en insistant sur le danger que représenterait toujours le programme nucléaire iranien. D. B.