La wilaya d'Alger, qui pose sérieusement le problème du foncier, ne bénéficiera de ce lot que de 2 000 logements répartis sur 20 hectares sis à Réghaïa. Encore Alger et toujours Alger. Les problèmes de la capitale se multiplient et ne se ressemblent pas, et celui du logement se pose toujours avec autant d'acuité. Même dans les prévisions de la Cnep qui reprend un peu le flambeau pour les logements connus sous la formule location-vente, la part qui revient à la wilaya d'Alger, est plutôt dérisoire par rapport à la demande, et ce, pour une quasi saturation au niveau du périmètre urbain. C'est dit clairement de la bouche même de Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, qui a animé hier au siège de son département une conférence de presse aux côtés des premiers responsables de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep), de Cnep-immo et de l'AADL. “Le programme AADL a concerné 55 000 unités dont 20 000 pour 2001 et 35 000 pour 2002 dont 25 400 sont revenues pour la wilaya d'Alger”, commence par expliquer le ministre avant d'annoncer que sur les 65 000 logements qui dépendent de la Cnep, 11 431 sont en cours de réalisation et les prévisions tablent sur 13 137 unités qui seront lancées au courant 2008. Ils seront répartis un peu partout sur 14 des plus grandes wilayas du pays y compris dans la capitale. “Le financement existe”, précise le ministre, avançant une aide soutenue de 500 000 DA y compris pour les travaux de VRD qui seront, selon le ministre, pris en charge cette fois-ci par l'Etat. Seulement 2 000 logements reviendront pour Alger sur 20 hectares à Réghaïa alors que c'est là que réside le plus gros de la demande. Mais qu'en est-il pour les futurs bénéficiaires ? Sera-t-il question des anciens souscripteurs au programme AADL et dont les listes ont été transférées au programme de la Cnep ou aux épargnants nouveaux et anciens de cette caisse d'épargne ? Il apparaît évident que la Cnep privilégiera ces épargnants, même si le ministre autant que le responsable de la Cnep, soutiennent que nul ne sera exclu pour peu qu'il soit bancable et avancer pour argument “béton” que la plupart des souscripteurs à l'AADL sont également épargnants auprès de la Cnep. Et pour dissiper tout amalgame dans l'esprit des citoyens, comme il nous est souvent parvenu, il est clairement expliqué que les programmes Cnep et AADL sont “complémentaires mais distincts”. C'est d'ailleurs le programme lancé par l'AADL version 2001 et 2002, qui porte sur 55 000 unités et qui a suscité un engouement insoupçonnable. Ce qui a permis à la Cnep de manifester son intérêt à financer un programme additionnel, du fait de la demande exprimée auprès de l'AADL. Celle-ci a dépassé les possibilités offertes par les deux programmes de 55 000 unités financées par le Trésor. Le ministre n'a pas nié, pour sa part, qu'il existait une grande pression sur Alger et que bien d'autres mécanismes que la location-vente existent pour atténuer un tant soi peu ce problème qui mine la vie des Algériens. Concernant la qualité du bâti, le P-DG de la Cnep a reconnu que les limites du coût du logement jouent pour beaucoup et l'obligation de rester dans les limites, mais il a promis le respect des délais pour la meilleure qualité possible. Nabila Saïdoun