Siégeant en session criminelle, la cour de justice de Sidi Bel-Abbès a condamné hier, l'“émir” du GIA, le terroriste dénommé Bahri Djillali, dit Dib El-Djiâne (Abou Rakib, Abou Khadidja), à la peine capitale, sous les chefs d'inculpation “appartenance à un groupe terroriste armé et meurtres avec préméditation et guet-apens”. Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, le mis en cause est le principal auteur de la boucherie perpétrée à l'encontre des onze enseignantes et un enseignant, le 27 septembre 1997 à la sortie des classes à Sehamda, dans la daïra de Sfisef située à 50 km à l'est du chef-lieu de wilaya. En effet, selon les déclarations devant le juge d'instruction, du seul témoin oculaire (A. Dar Sebaâ, chauffeur du véhicule de transport) et qui n'a pas assisté hier au procès, les victimes qui étaient à bord du véhicule de transport collectif de marque Peugeot Karzan, ont été interceptées au niveau d'un faux barrage dressé sur l'axe routier reliant la localité Aïn Aden à Sfisef par Bahri Djillali, dit Dhib El-Djiâne (Abou Rakib, Abou Khadidja) qui a été reconnu par le chauffeur ainsi que son acolyte, l'“émir” Harrita. Ainsi, après les avoir délestées de leurs bijoux, argent et autres effets, les bourreaux voulaient dans un premier temps incendier le véhicule et les enseignantes, mais au dernier moment, Dhib El-Djiâne avait décidé de les égorger une à une. En effet, l'on apprend que les quatre premières enseignantes ont été exécutées par Bahri Djillali au moyen d'un poignard “bouchia”, notamment Fliou M. qui a été égorgée par la nuque. L'enseignant Saber Habib, quant à lui, a été abattu par balle de l'arme de Bahri Djillali. Quant aux six autres enseignantes, elles avaient été égorgées par l'“émir” Harrita. À la barre, le mis en cause a tout nié et est revenu sur les déclarations faites lors de l'instruction et ne cessait de déclarer. “Durant les 10 années passées au maquis, je n'ai participé ni à un faux barrage ni à des quelconques attaques ou crimes et que toutes les accusations sont des mensonges montés de toute pièce par les journalistes. C'est la presse oui, je le dis et je le répète, moi je n'ai rien fait”. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a mis en exergue l'extrême gravité des faits reprochés au prévenu, avant de réclamer la peine maximale à son encontre. À l'issue des délibérations, la cour a rendu son verdict en condamnant le mis en cause à la peine de mort. B. Aziz