L'Algérie dispose du plus important potentiel de tout le bassin méditerranéen. Les entreprises allemandes, intervenant dans les énergies renouvelables, en général et dans l'énergie solaire en particulier, s'intéressent de plus en plus au marché algérien. Huit sociétés allemandes ont exposé, hier à l'hôtel Mercure d'Alger, leurs technologies et leur savoir-faire, à l'initiative de la Chambre de commerce allemande, en quête d'un éventuel partenariat, dans ce domaine, d'autant que l'Algérie avait déjà annoncé son ambition de produire 5% de son électricité à partir de l'énergie solaire d'ici à 2015, soit l'équivalent de 50 mégawatts. Et que d'aucuns s'accordent à dire que notre pays recèle, au-delà du gaz et du pétrole, le potentiel solaire le plus important de tout le bassin méditerranéen. Le potentiel en énergie solaire thermique de l'Algérie représente quatre fois la consommation énergétique mondiale. On connaît la position dominante de l'Allemagne en matière d'énergie éolienne, mais on sait moins que ce pays est également devenu un géant mondial en matière d'énergie solaire. L'Allemagne détient 55% du marché européen et 20% du marché mondial de la production des énergies renouvelables L'Allemagne, qui n'est pourtant pas réputée pour son climat très ensoleillé, compte sur ses toits une surface installée de capteurs solaires thermiques de plus 7 millions de m2 représentant une puissance thermique de 4 700 mégawatts. 4% de l'ensemble des foyers allemands font d'ores et déjà appel au solaire en tant que source de chaleur durable et écologique. Deux techniques permettent de produire de l'électricité à partir du soleil. La première, photovoltaïque, convertit directement la lumière en électricité. Elle est adaptée aux toits des maisons, mais non à une production importante. La seconde, thermique, utilise l'énergie solaire pour chauffer de l'eau. Elle permet de monter des centrales de bonne puissance (jusqu'à 100 MW), mais requiert une surface au sol importante (environ 2 hectares par MW). Et ce n'est pas l'espace qui manque dans le Sud algérien. Même si le procédé n'est pas encore développé, il n'en demeure pas moins que quelques projets ont été réalisés, et la quantité d'énergie produite à ce jour est estimée à environ 2 GWh. L'Algérie utilise déjà des panneaux solaires photovoltaïques pour approvisionner en électricité de 18 villages isolés du Sahara. “C'est une économie de 457 tonnes de gasoil et l'équivalent de 28 camions”, souligne M. Khellaf Rezoug, responsable commercial auprès du Centre de recherche et de développement de l'électricité et du gaz. La consommation par foyer est estimée entre un minimum d'environ 1,5 KWh/jour et un maximum de 2 KWh, représentant la consommation de 5 lampes néon, 1 réfrigérateur, un téléviseur et un ventilateur. Cependant, “le regroupement des foyers permet avec le foisonnement des charges de satisfaire certaines périodes de pointe de consommation”, précise notre ingénieur. Le coût global du programme a été évalué à 77 milliards de centimes. M. Sifeddine Labed, directeur de recherche au Centre de recherche des énergies renouvelables, cite aussi le programme des 20 villages de Sonelgaz et celui du Haut-Commissariat au développement de la steppe (HCDS). Il évoque, par ailleurs, le programme de l'Aprue pour l'efficacité énergétique, visant à équiper 5 500 foyers en chauffe-eau solaire. “Les Allemands représentent un très bon exemple à suivre dans ce domaine”, souligne M. Sifeddine Labed. Meziane Rabhi