La compagnie française a, semble-t-il, abandonné l'argument politique ayant prévalu jusqu'à présent et opté pour des impératifs économiques. Les avions du pavillon français Air France atterriront sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediene à partir du 28 juin prochain. Après une absence qui aura duré depuis le sanglant détournement de l'Airbus en décembre 1994, Air France revient avec une fréquence de deux vols quotidiens à partir de Paris et d'un vol en partance de Marseille. Des sources proches d'Air France indiquent que les discussions sont en bonne voie, et que les deux parties s'attellent à finaliser actuellement les détails de la reprise des dessertes de la compagnie française en direction de l'Algérie. La présence du PDG d'Air France dans la délégation qui a accompagné le président Chirac en visite dans notre pays le 2 mars dernier n'était, bien entendu, pas fortuite, dans la mesure où elle avait révélé la volonté des responsables de l'entreprise aérienne de reprendre sa part du marché maghrébin, qui demeure porteur, surtout que Air France a enregistré une sensible baisse de ses activités en direction des autres régions, à l'exemple du Moyen-Orient, de l'Asie et des Etats-Unis. Air France, qui a toujours posé des conditions draconiennes quant à son retour en Algérie, semble ainsi piégée par des impératifs économiques. Pourtant, elle ne s'est pas départie depuis 1994 de son exigence sécuritaire allant jusqu'à demander la présence de policiers français sur les passerelles d'embarquement des passagers. Bien entendu, cette condition, perçue comme une atteinte à la souveraineté du pays, n'a jamais été acceptée. Cependant, plusieurs compagnies ont brisé l'embargo, à commencer par l'italienne Alitalia, Aeris et Air Lib. Vint, ensuite, Air Littoral qui a vite fait de s'installer. Si, aujourd'hui, Air Algérie a annoncé un renforcement de son programme estival en prévision du retour des émigrés, il n'en demeure pas moins que le champ aérien algérien a été fragilisé depuis le krash de Khalifa Airways. De ce point de vue, le retour d'Air France permettra de résorber le déficit en sièges, surtout lorsqu'on sait que le renouvellement de la flotte du pavillon national ne fait que commencer. S. T.